La structuration du temps est un concept mis au point par Éric Berne, le père de l’analyse transactionnelle. Selon le psychiatre, il existe 6 manières de structurer son temps avec l’autre. Chacun d’entre nous jongle avec ces différentes postures au cours de sa journée. Cette théorie s’applique aussi dans la vie professionnelle. En analysant la façon dont vous structurez votre journée au bureau, vous identifierez ces « voleurs de temps » qui vous empêchent de terminer vos dossiers dans les délais.
Lorsque vous vous enfermez dans votre bureau pour lire un document compliqué, vous vous mettez en retrait de toute interaction avec les autres. C’est un moment nécessaire à votre productivité.
Il est également normal d’avoir parfois besoin de « rentrer dans sa bulle », de s’échapper par la pensée d’une réunion trop longue ou d’une discussion qui dure. Mais si vous passez votre temps « dans vos rêves », que ce soit seul ou parmi les autres, vous n’êtes plus au bureau. En clair, vous ne travaillez plus.
Cela fait partie de la culture d’entreprise : le bonjour du matin, la petite discussion à la machine à café, souhaiter un anniversaire, fêter une promotion. Mais si vous êtes devenue la chargée d’événements de votre étage et que vous organisez tous les pots, vous ne travaillez plus à ce pour quoi on vous paye.
Ce sont ces discussions légères qui ont lieu lorsqu’on attend le chef pour démarrer une réunion, à la machine à café… Mais c’est aussi dans cette catégorie que se trouvent le commérage et les ragots de couloirs. Dans les périodes de changement ou de réorganisation, la radio-moquette a tendance à prendre de l’ampleur et il n’est pas rare que les cadres passent plusieurs heures par jour à parier sur qui prendra la place du directeur des ventes ou combien de temps la nouvelle DRH va tenir. L'avantage est que c’est amusant et que ça crée du lien, l’inconvénient est que pendant ce temps, vos dossiers n’avancent pas.
Ce sont les échanges que vous avez avec vos collègues pour construire un projet ensemble. Là enfin vous travaillez, et efficacement.
Les jeux psychologiques sont des échanges destructeurs et répétitifs dont on ressort malheureux, triste, énervé ou démotivé. Rappelez-vous cette collègue pénible qui venait toujours vous raconter le soir à 18h toutes les humiliations que lui faisait subir sa boss. Chaque fois, vous essayiez de l’aider, vous lui donniez vos meilleurs conseils, et elle vous répondait « oui mais c’est pas possible », « oui mais ça ne marchera pas », « oui mais c’est plus compliqué que ça », jusqu’à ce que vous craquiez en lui assénant un retentissant « écoute, si tu ne veux rien faire, ne viens pas te plaindre », ce qui lui permettait de vous assommer à son tour d’un magnifique « je te croyais sympa mais au fond tu es comme ma boss, tu n’as pas de cœur ! ». Les jeux psychologiques sont extrêmement répandus dans les échanges humains, et ils ne se limitent pas hélas au monde de l’entreprise. Repérez-les et résistez à la tentation d’y participer. Vous gagnerez énormément de temps et de sérénité.
Cette dernière façon de structurer son temps correspond aux échanges intimes que l’on peut avoir avec ses proches : son conjoint, ses enfants, sa famille. Ces derniers n’ont normalement pas leur place au bureau, quoique…
Avec Evelyne Rys, consultante TFCo
Crédit photo : Zoonar
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