Vingt petites secondes et tout est pratiquement joué. Ainsi, le jugement que l’on porte sur une personne repose à plus de 50% sur ce qu’on a vu d’elle lorsqu’on l’a rencontrée. L’entretien peut très bien se passer, s’il y a eu une mauvaise impression, un mauvais « feeling », cela reste. C’est ce qu’on appelle le « poids de l’apparence », explique Catherine Sexton, vice-présidente de l’AFIPP, l’Association française de l’image personnelle et professionnelle, et dirigeante de l’agence Verteam qui conseille les particuliers sur leur image. Découvrez nos conseils pour éviter le faux-pas vestimentaire lors de votre entretien d'embauche.
Pour elle, la crise ne fait qu’accentuer cette nécessité de soigner son apparence dans le milieu professionnel. Ceux qui recherchent un emploi « ont besoin de comprendre qui ils sont et qui ils veulent être ». Ceux qui ont un travail ont besoin « d’être rassurés et de connaître leur image au sein de l’entreprise », pour mieux faire face aux difficultés économiques.
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Il semble que les femmes sont soumises à davantage de pression que les hommes concernant leur apparence. Vite jugées, vite cataloguées. Le témoignage de Jeanne, consultante dans une grosse entreprise américaine de conseil, est édifiant. « Même aujourd’hui, les femmes ont toujours l’impression de devoir prouver leur légitimité à faire leur métier, et cette légitimité passe notamment par le fait d’avoir une apparence sérieuse, parfois trop. » Et d’ajouter : « Avec 10% de femmes consultantes, on essaie au maximum d’éviter d’attirer l’attention. »
Faire profil bas, privilégier la sobriété, se fondre dans la masse : voici donc les secrets pour que les femmes soient prises au sérieux dans l’entreprise…
Pour mettre en avant ses compétences et non son physique, surtout pas d’excentricités ! C’est ce que recommande Françoise Holder, co-fondatrice et administratrice du groupe Holder (boulangeries Paul et Ladurée). Elle recommande de « bannir tout ce qui peut être trop voyant, trop mode, trop coloré, trop tout ! ». Françoise a longtemps préféré le tailleur pantalon pour aller travailler. «Surtout, surtout ne jamais sexualiser sa tenue – genre jupe ultra courte ou décolleté ultra large : il faut rester mesuré ! » Pour autant, cela voudrait-il dire qu’au bureau, la femme doit devenir un homme comme les autres ?
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Rien de tel que les conseils d’une professionnelle de la mode pour éviter les faux pas au bureau. Véronique Constantinoff est la fondatrice du site doitinparis.com. Elle vous livre ses secrets pour être « fashion » au bureau sans être « too much. »
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Le détail qui tue ? « La jupe trop courte passé 40 ans ».
La tenue idéale si on veut être à la fois mode mais ne pas trop en faire ?
« Un look décalé : une veste en flanelle grise bien coupée et plutôt stricte adoucie par une jupe hyper féminine fluide et brillante en satin gris perle par exemple. »
Les indémodables ?
« Le trench mais avec des talons hauts, le twin- set mais près du corps, la veste noire mais smoking à porter le jour. Le petit blouson sur une robe légère »
Les accessoires ?
« Les broches à gros cabochons, les escarpins, les besaces, les joncs en bois ethniques ou de couleur, les sandales à plateformes. »
« On ne transforme pas quelqu’un de très féminin en masculin et vice versa, car la personne ne se reconnaitra pas », estime Catherine Sexton de l’AFIPP. L’important, c’est d’être bien dans sa peau, de pouvoir être à l’aise dans toutes les situations. Il faut apprendre à rester soi-même. De plus, pour être en accord avec soi, il est nécessaire de prendre conscience de ce qu’on est, et de l’image qui nous va bien. Si vous vous êtes toujours habillé en rose, rien ne sert de vous habiller du jour au lendemain en gris, vous serez malheureuse…
Nous parlions de sobriété, de retenue. Mais tous les secteurs professionnels ne requièrent pas la même rigueur vestimentaire. Ainsi, si vous travaillez dans la communication, vous pourrez clairement vous permettre davantage d’excentricités que si vous êtes employée dans le secteur bancaire…
Parfois, il faut même s’adapter aux situations au sein d’une même profession. Jeanne (consultante), considère que s’habiller dans son métier est « un exercice d’équilibriste ». Chez des clients du secteur bancaire ou assurance, elle restera dans un registre sérieux, tandis que chez des clients plus décontractés comme dans les média ou la pub, elle s’autorisera plus de fantaisie.
Du coup, Jeanne a choisi son camp vestimentaire : « basique qui se lâche de temps en temps, genre la jupe droite avec le petit blouson en cuir, ou la veste smoking avec un tee-shirt rock . »
« Nous sommes cataloguées au premier regard : femme soignée et dans le coup ou bobonne négligée. » Sans être aussi radicale que Véronique Constantinoff, admettons que notre apparence au travail est primordiale. Tout en respectant des règles de base, comme la sobriété et le bon goût, essayons d’assumer avant tout notre féminité. Même si certains métiers poussent les femmes à adopter des styles vestimentaires très masculins, faisons en sorte de "rester femme". Car c’est bien là notre petit plus. Au lieu de le considérer comme un frein à notre évolution professionnelle, transformons-le en avantage compétitif !
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