Avoir un patron despote et antipathique, ou au contraire totalement largué et avare en directives claires et sensées est un véritable casse-tête pour les salariés. Comment réussir à bosser correctement, voire à progresser tout en maintenant une ambiance de travail agréable si votre patron prend un malin plaisir à saboter toutes vos tentatives pour valoriser votre travail ? Pour éviter aux employés mal lotis de sortir de leurs gonds et d'envoyer valser leur carrière sur un coup de tête, Forbes a demandé à Margie Warrell, une spécialiste des situations de conflits, de prodiguer à ses lecteurs sept conseils pour gérer un mauvais patron.
>> Au secours, mon patron me déteste ! <<
Pour éviter que la situation ne s'envenime davantage, le premier conseil à appliquer est d'essayer de comprendre comment fonctionne votre patron. Comment ? En tâchant de se mettre à sa place. Est-il sous pression ? Si oui, pourquoi ? Y a-t-il des aspects dans la vie de l'entreprise qui semblent le stresser ? A-t-il autant consciences des succès de son équipe que de ses échecs ?
Si vous parvenez à comprendre ce qui motive votre boss dans le milieu professionnel, il y a de grande chances pour que vous parveniez aussi à identifier la source des tensions qui minent le moral de la boîte. Se mettre à la place de l'autre aide aussi à se remettre en question : et si votre boss n'était pas la seule source des conflits dans l'entreprise ? Peut-être que vous-même, ou certains de vos collègues, avez également une part de responsabilité. Si tel est le cas, le fait d'identifier vos torts vous permettra aussi de comprendre comment les corriger.
Inciter son mauvais patron à devenir plus efficace et performant peut sembler vain. Pourtant, c'est de cette manière que vous parviendrez à lui faire comprendre ce qui cloche dans ses méthodes de travail ou dans son approche managériale. N'exposez pas son incompétence par des remarques bien senties en réunion mais, au contraire, accueillez positivement chaque bonne décision qu'il prendra. Le but est de faire prendre conscience à votre boss de ses qualités dans le travail, tout en lui faisant prendre conscience des points qu'il lui reste à améliorer. Votre boss n'est pas organisé ? Tâchez de lui rappeler les réunions importantes de sa semaine. S'il a tendance à changer fréquemment d'avis, ou bien à être carrément étourdi, assurez-vous de noter chacune de ses directives pour pouvoir vous y référer s'il se contredit.
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Avoir un boss désorganisé ou inefficace dans son travail n'est pas une excuse pour faire des journées de travail light ou s'octroyer des pauses déj' à rallonge. Au contraire : vous devez rester performant et tenir vos engagements professionnels. Jouer à Candycrush pendant vos horaires de boulot en signe de rébellion envers votre patron ne fera certainement pas progresser votre carrière. Si vous devez rouspéter contre votre bad boss, faites-le aux heures de pause avec vos collègues, mais restez pro lorsque vous êtes au boulot. Idem si votre patron est un adepte des remarques assassines pendant les réunions. Plutôt que d'ouvrir les hostilités, drapez-vous dans votre dignité en refusant de vous abaisser à son niveau. Il se rendra alors probablement compte que son comportement est inapproprié, tandis que vous vous serez comporté avec discernement et maturité. Et si les remarques de votre boss vous gênent ou s'apparentent à du harcèlement moral, n'hésitez surtout pas à vous adresser au service RH de votre entreprise.
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Pour aplanir les angles et favoriser une bonne ambiance de travail, il ne suffit pas de comprendre comment son patron fonctionne. Il faut aussi essayer de s'adapter à sa façon de communiquer. Votre boss est-il rapide pour prendre des décisions ou alors est-il plutôt du genre à prendre le temps de peser le pour et le contre ? Comment s'y prend-il pour communiquer : favorise-t-il les échanges par e-mail, par note de service ou préfère-t-il s'adresser de visu à son interlocuteur ? En vous adaptant au style de communication de votre patron, il y a de grandes chances qu'il soit plus enclin à entendre ce que vous avez à lui dire.
Ce n'est pas parce que votre patron est « le boss » de la boîte qu'il doit se permettre de mal parler à ses salariés. Même si votre patron est un adepte des remarques fielleuses, gardez la tête haute et ne lui donnez surtout pas la satisfaction de vous voir à bout. Tentez plutôt de rétablir la communication en expliquant ce que vous ressentez. Exprimez-vous avec calme, ne répondez pas par la colère et ne le laissez surtout pas vous déstabiliser. Certes, ne plus se laisser intimidé prend du temps. Mais plus vous vous montrerez ferme envers votre boss despotique, moins il lui prendra l'envie de vous rabaisser.
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Si vous avez l'impression que votre entreprise ne vous considère pas à votre juste valeur, que vous subissez un harcèlement moral de la part de l'un de vos collaborateurs ou que vous avez l'impression d'être « mise au placard », n'attendez surtout pas que la situation s'envenime davantage pour vous exprimer. Il ne faut surtout pas en souffrir en silence et, au contraire, parler de votre mal-être au travail. D'abord avec votre supérieur, ou avec le service des ressources humaines. En exprimant de vive voix votre ressenti, vos relations avec votre patron devraient naturellement prendre une tournure plus positive.
Toutefois, si ce type d'échange s'avère impossible avec votre boss, ou si vos relations ne s'améliorent pas après lui avoir fait part de vos revendications, peut-être devriez-vous songer à élargir votre horizon professionnel en postulant ailleurs. N'hésitez pas à faire jouer votre réseau pour trouver un emploi où vos qualités professionnelles et vos compétences seront enfin reconnues à leur juste valeur.
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