Un cours d’« improvisation théâtrale appliquée à l’entreprise », ça vous tente ? Développé en 1995 par Laurent Pewzner, comédien professionnel et fondateur de Scène Expériences, le concept se décline aujourd’hui sous toutes ses formes, notamment en ateliers ludiques. Avec trois leçons à la clé pour les cobayes de Cadremploi.
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La performance serait ici liée au niveau de détente. Pewzner explique : « Pour arriver à la ‘‘performance’’, il faut arrêter de se juger, se détendre et arriver à prendre du plaisir dans ce que l’on fait. C’est vrai pour un comédien, mais également en entreprise. Quand une personne est détendue, elle va plus facilement s’adapter au rythme de ses collègues, tout en gardant sa cohérence ». Pour l’obtenir, un bon moyen : s’entraîner à raconter quelque chose tout en étant interrompu à intervalles réguliers par des mots incongrus. Lesquels devront obligatoirement être intégrés dans votre récit, en temps réel s’il vous plaît. Apparemment, après ça, finie la peur de la déstabilisation.
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Deuxième concept, l’écoute, qui serait la qualité la plus importante dans les relations interpersonnelles. Pour la développer, la technique Pewzner est originale : en binôme, pendant que l’un des partenaires se lance dans un discours volontairement incompréhensible, l’autre doit le traduire à un auditoire. Pour y arriver, un seul moyen : le décryptage du langage corporel, notamment du rythme, de la posture, des mouvements des mains et du ton. Privilégiez un langage fictif totalement distinct du vôtre. Si vous êtes un geek, c’est le moment de parler elfique ou klingon. « Être à l’écoute et savoir décrypter ce que veut dire son interlocuteur, c’est primordial pour un commercial par exemple », ajoute l’intermittent du management.
Pour finir, avec un collègue, inventez chacun un personnage et son histoire, sans rien vous dire. Au troisième top, vous construirez directement un récit ensemble, ce sans transition. Une gymnastique qui suppose d’accepter immédiatement le personnage de l’autre, comme vous l’aurez certainement compris. Dans le monde du travail, il s’agit d’adopter une posture bienveillante vis-à-vis des autres, pour éviter la confrontation perpétuelle. Car le théoricien en viendra au fait en fin de journée : une simulation de recadrage d’un employé par un manager. « Savoir utiliser ses émotions, c’est une vraie qualité chez un manager, mais il faut savoir les contrôler, pour les doser et l’improvisation est une discipline qui permet de travailler ce sujet », précise-t-il.
Il oublie peut-être de dire qu’un bon manager, c’est aussi celui qui sait faire tampon entre sa hiérarchie et ses équipes quand il estime que c’est nécessaire. Et pour ça, intégrer les mots de l’autre, décrypter ses mouvements et accepter son histoire ne constitue sans doute pas le meilleur entraînement. Ceci dit, c’est d’abord votre entreprise qui sollicite ce type de formations.