Vous avez choisi de quitter votre travail sans en demander l’autorisation à votre employeur ou fournir de motif légitime ? Cet abandon de poste peut justifier un licenciement pour faute grave qui n’est pas sans conséquences. Explications.
Un employé qui abandonne son poste peut être licencié par son employeur pour faute grave après avoir vu son salaire suspendu. L’employeur qui se voit confronté à un abandon de poste d’un de ses salariés doit dans un premier temps - et généralement au bout de quelques jours afin de laisser le temps à l’employé de justifier son absence - l’inviter à regagner son poste de travail en lui envoyant une lettre recommandée avec accusé de réception. Cette mise en demeure officielle est la première étape d’un licenciement.
Si l’employé ne répond pas à la mise en demeure de son employeur, celui-ci peut choisir de le licencier pour faute grave en le convoquant à un entretien préalable à son licenciement. Cette procédure de licenciement débouche sur le renvoi immédiat du salarié.
>> Les 13 motifs de licenciement les plus courants <<
Un licenciement pour faute grave à la suite d’un abandon de poste a pour effet de priver l’employé qui a manqué à ses obligations des indemnités de licenciement ou des indemnités de préavis. Il ne touchera que ses congés payés et les allocations chômage s’il y a droit.
En effet en vertu de l'article 2 du Règlement général annexé à la convention d'assurance-chômage du 6 mai 2011, l’employé licencié pour abandon de poste peut prétendre à des allocations chômage, puisque l'organisme ne distingue pas les motifs de licenciement.
>> Chômage : à quelles aides puis-je prétendre ? <<
Attention, abandonner son poste peut coûter cher à un employé. En effet, l’employeur peut décider d’engager un contentieux et de réclamer des dommages et intérêts. S'il parvient à démontrer au tribunal des prud'hommes que l'absence injustifiée du salarié a causé un vrai préjudice à l'entreprise, l'employé peut être condamné à verser une indemnité de préavis correspondant au salaire de la période non travaillée, et ce quel que soit le préjudice réel de l'employeur. Mais ce type de situations est extrêmement rare.