« J’ai toujours voulu entreprendre mais je voulais créer une activité qui ait un sens », confie la créatrice qui emploie aujourd’hui cinq personnes. Le pari est réussi. Cette start-up solidaire est plébiscitée par les associations et les récompenses pleuvent : Grand Prix Talents des Cités en 2011, Prix Entrepreneure Responsable de EuropeanPWN.
Tout commence en Angleterre où la jeune femme découvre le monde du Social Business. Elle participe à la création et au développement d’Ethical Property ltd. En dix ans, cette société devient leader dans son secteur en Angleterre. Elle héberge plus de 250 organisations dans une vingtaine de centres. Convaincue de l’utilité du modèle, Cécile Galoselva l’exporte en Belgique et aux Pays-Bas où elle forme des entrepreneurs locaux. De retour en France, elle réalise que chez elle aussi, les associations éprouvent des difficultés pour se loger. Forte de son expérience passée, elle se sent les épaules pour créer seule la structure. La jeune femme apporte un capital de 2 000 euros et bénéficie d’un prêt d’honneur de l’entreprise anglaise de 20 000 euros.
Le modèle économique d’Etic repose sur le principe de la lucrativité limitée. « Notre chiffre d’affaires doit couvrir nos coûts et nous devons dégager une marge qui corresponde aux 2% de dividendes que nous versons à nos actionnaires », explique Cécile Galoselva. Ces actionnaires, ce sont des investisseurs responsables qui financent les programmes immobiliers. Ils sont la colonne vertébrale de l’entreprise. Pour eux, Etic est un investissement dans la pierre d’une réelle efficacité sociale et environnementale. De la conception à la création concrète du lieu, en passant par la levée de fonds, chaque programme immobilier suit le même chemin. « Ce qui est important pour nous, c’est de connaître les besoins de ceux qui vont habiter dans les lieux afin de créer des synergies », souligne la chef d’entreprise. Et contrairement aux idées reçues, la construction d’immeubles éco-responsables ne coûte pas plus cher. Les équipes d’architectes s’appliquent à minimiser l’impact carbone avec des techniques simples et abordables. Etic intègre tous les métiers de l’immobilier commercial en interne, ce qui lui permet ainsi de réaliser des économies. « En moyenne, les espaces sont loués 30% en dessous des prix du marché », se félicite la créatrice. Et ça marche ! Cécile Galoselva multiplie les projets, à Paris, Lyon et Marseille. Elle gère actuellement un centre à Vaulx-en-Velin, à Montreuil et d’autres projets sont bien avancés. « Vu l’ampleur de la demande, il faudrait que des concurrents se lancent », assure-t-elle même. Pour l’instant, Etic compte treize actionnaires et son capital augmente à chaque projet. Prochaine étape : un appel à l’épargne publique courant 2012.
Cécile Galoselva
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