Catherine Maugée n’a pas peur des nouveaux départs. Déjà en 2006, à 34 ans, elle abandonne son poste de comptable en Martinique et reprend ses études universitaires à Paris. Son diplôme de MSG, (maîtrise en sciences de gestion) en poche, Catherine devient responsable de la comptabilité au sein d’une filiale d’Accor, spécialisée dans l’installation de conciergeries d’entreprises. Elle y observe le succès des paniers bio dans les sociétés clientes de son employeur. Une fois son contrat terminé, elle s’inspire du concept en l’améliorant. « Je voulais mettre toute mon énergie et mes compétences à mon propre service, afin de créer un nouveau concept bio et moderne axé sur la santé », explique-t-elle.
BeBio voit le jour en novembre 2009. La société propose différents types de paniers de fruits et légumes : « j’insiste sur la diversité des produits, cet hiver mes clients ne mangeront pas que du choux et des pommes de terre, » précise Catherine qui fait elle-même son marché à Rungis. Les paniers prédéfinis coûtent entre 16 et 33 euros, que les salariés peuvent en partie payer avec un ticket restaurant. En attendant de finaliser son site Internet, Catherine joue sur ses talents de commerciale, et démarche directement les entreprises par téléphone. La jeune femme livre une vingtaine de paniers par semaine, à des entreprises situées à Paris et en périphérie, ce qui devrait lui permettre de réaliser environ 10 000 euros de chiffre d’affaires cette année.
Un chiffre insuffisant pour se rémunérer, récupérer les 16000 euros qu’elle a personnellement investis, mais aussi acquérir un véhicule utilitaire indispensable pour ses livraisons. En l’absence de crédit bancaire, Catherine sollicite donc des prêts à des particuliers sur Internet, via Friendsclear, un site de finance participative. BeBio remporte 4200 euros de promesses de prêts. « Je ne m’attendais pas à un tel succès, explique Catherine, ce qui a plus aux internautes, c’est notamment le côté bio tendance ». Reste maintenant à vérifier ces promesses et à récupérer les fonds, mais Catherine est confiante.
D’autant que 2011 s’annonce sous les meilleurs auspices. La créatrice pourrait devenir prestataire d’un gros réseau de conciergeries, livrant 200 à 300 paniers par mois. Catherine espère ainsi passer en statut de SARL (contre celui d’entreprise individuelle actuellement, qui permet de déduire les pertes des impôts personnels), réaliser son premier bénéfice fin 2011, et embaucher. Et si ça ne se fait pas ? Catherine a un plan B : grâce à ses bonnes relations avec ses fournisseurs, elle espère retrouver facilement un emploi. Un filet de sécurité enviable !
12 juin 1972 : naissance à Fort-de-France
Avril 2006 : retour de Martinique
Juin 2007 : obtention d’une MSG (Maîtrise en Sciences de Gestion) à Paris
23 novembre 2009 : création de BeBio
- Ne rien lâcher malgré les difficultés
- Arriver avec un minimum d’apport
- Trouver un projet qui vous ressemble le plus
Le microcrédit sur Internet a de l'avenir en France
Le microcrédit, ferment d'un monde nouveau
Créer sa boîte
Retrouvez tous les lundis nos portraits de créateurs dans le Parisien Economie