Portraits
Metrodoloris lance le premier instrument de mesure de la douleur
Publié le 24 juin 2011 à 09:00
Par Marine Deffrennes
Il est en train de révolutionner le travail des anesthésistes en commercialisant le premier système de mesure de la douleur. Avec Metrodoloris, Fabien Pagniez se lance sur le marché de la qualité des soins médicaux : enjeu majeur des hôpitaux de demain.
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L’aventure Metrodoloris est le fruit d’une rencontre qui tourne bien. En 2008 Fabien Pagniez, expert en ingénierie médicale, fait la connaissance du docteur Régis Logier, directeur d’un laboratoire d’innovation technologique au CHRU de Lille. Entre ces deux-là, le courant passe tout de suite : l’un commercialise depuis huit ans des systèmes de monitorage de pointe pour les salles d’opération des hôpitaux, l’autre a découvert le moyen de lire certaines données de notre système nerveux central : « Le Dr Logier travaillait depuis vingt ans sur une technologie capable d’évaluer la douleur ressentie par les patients », raconte Fabien, « or c’était l’une des principales attentes de mes clients, en majorité des chefs de service et des anesthésistes. »

Le système de lecture mis au point par le Dr Logier et son équipe allait permettre aux anesthésistes de doser l’administration des antis-douleurs en fonction de la souffrance réelle éprouvée par l’organisme. Passionné par le projet, Fabien hésite pourtant à rejoindre la start-up. « J’avais un très bon poste dans une société américaine, et une petite fille de 1 an, je ne voulais pas prendre de risques ». Mais le potentiel de Metrodoloris le convainc en 2009, lorsque le concept remporte le concours national Oséo du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Une distinction qui vaut à l’équipe une subvention de 32.000 euros, la première d’une longue série.

La machine est lancée. Fabien Pagniez travaille sur le business plan, réalise des études de marché et les premiers prototypes grâce à une aide de 50.000 euros consentie par le bio incubateur Eurasanté, un dispositif de soutien spécialisé dans les nouvelles technologies de la santé dans la région Nord-Pas de Calais. La SAS de neuf associés démarre avec un capital de 50.000 euros, auxquels il faut ajouter les investissements privés. En tout, Fabien parvient à lever 1 million d’euros de fonds, mais le groupe de cinq membres fondateurs reste maître de plus de 70% du capital. Dans la foulée, Fabien débauche son ex-directeur Europe pour gérer une filiale dans les pays germanophones.

Depuis juin 2010, vingt-cinq sites en Europe ont adopté le système Metrodoloris, et la plupart sont impliqués dans des études cliniques pour prouver son efficacité. De plus en plus confiant, Fabien voit l’avenir avec un grand A : « les applications de cette découverte représentent une avancée immense pour la gestion de la douleur. Des hôpitaux l’utilisent déjà en obstétrique pour contrôler la souffrance fœtale, et en néonatologie, pour améliorer le confort des enfants hospitalisés. » À l’horizon de 2014, Metrodoloris devrait même sortir des cliniques pour intégrer la chambre de bébé : l’équipe de recherche veut développer le premier Babyphone capable de détecter la douleur.

Le site officiel de la société Metrodoloris

Sa bio :
Naissance le 13 juillet 1978 à Nouméa (Nouvelle-Calédonie)
2002 : diplômé d’un Master en ingénierie médicale, institut lillois d’Ingénierie de la Santé
2006-2010 : Sales regional manager, pour la société américaine Aspect Medical System
Juin 2009 : le concept Metrodoloris remporte le concours OSEO Emergence, organisé par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et obtient une subvention de 32.000 euros
Janvier 2010 : lauréat du concours Tremplin Entreprises dans la catégorie Sciences de la vie, organisé par le Sénat et l’ESSEC
Juin 2010 : création de la SAS Metrodoloris

Ses conseils :
- S’entourer au maximum d’experts et de spécialistes de leurs domaines
- Travailler beaucoup sans se décourager, chaque matin il y a une dizaine de nouveaux problèmes à résoudre
- Avoir une vie privée stable

Retrouvez tous les lundis nos portraits de créateurs dans Le Parisien Economie

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