« Je ne souhaite plus attendre d’être choisie ». Cette détermination, cette volonté de fer, ce sont celles qui ont guidé Claire Gibault tout au long d’une carrière exemplaire. De la création de son orchestre à sa participation active au Parlement européen, en passant par l’adoption de ses 2 enfants, cette femme hors du commun n’a pas eu peur de défier, seule, les différentes institutions.
Elle est tombée dans la musique quand elle était petite : son père, professeur de solfège la met au piano à 5 ans, au violon à 7… Sa vie sera toute entière dédiée à la musique. Premier prix du Conservatoire du Mans, elle enchaîne ensuite le Conservatoire de Paris et devient chef d’orchestre de l'Opéra de Lyon en 1969. En 1995, elle devient la première femme à diriger l’orchestre de La Scala, à Milan. Elle qui collecte études et prix avec facilité, se rend pourtant compte que dans ce milieu masculin, il est bien difficile de passer le plafond de verre. En 2004, elle s’engage en politique et est élue au Parlement européen.
Elle qui s’est toujours réfugiée dans la musique, doit maintenant trouver un nouveau mode d’expression. Elle s’en tirera avec honneur et laisse deux rapports salués : un sur le statut social des artistes et l’autre sur la discrimination à l’égard des femmes dans le spectacle vivant. Après ces 5 années d’engagement, Claire Gibault revient pleine de projets. « Ce désert musical m’a fait paradoxalement beaucoup de bien et m’a permis de retrouver beaucoup de fraîcheur et d’envie ». Forte de son expérience, elle crée son propre orchestre, le Paris Mozart Orchestra. Sa carrière est marquée par sa longue collaboration avec Claudio Abbado, à qui elle a dédié son livre La musique à mains nues : itinéraire passionné d’une femme chef d’orchestre. Dans ses mémoires (Edition l’Iconoclaste), elle raconte le combat de toute une vie : la musique… pour toujours.
Nathalie Vallez
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