Anaïs Lunet : C’est un métier qui vient d’Angleterre. Keely Paice, une journaliste-reporter l’a inventé en 2006 alors qu’elle était enceinte de son premier enfant. Elle s’est inspirée du modèle du wedding planner pour créer le concept : une aide et un conseil pour l’achat du matériel de puériculture. L’idée a ensuite été importée aux Etats-Unis et améliorée avant d’arriver en France, il y a un peu plus de 3 ans.
A. L. : Aujourd’hui, être baby planner, c’est proposer un accompagnement pendant et après la naissance d’un enfant jusqu’à son entrée à l’école. Ce sont des conseils pour l’acquisition d’une poussette comme des renseignements sur les différentes formes de préparation à l’accouchement, ou sur la prévention des accidents domestiques. Il ne s’agit pas de tout faire à la place des parents mais au contraire de leur apporter les informations pour qu’ils puissent faire leur choix. Nous sommes en quelque sorte un agrégateur de contenu !
A. L. : Chaque baby planner a sa propre méthode. Mais généralement nous nous déplaçons à domicile soit pour une discussion collective soit pour un rendez-vous personnalisé. Certaines personnes cherchent une réponse à une question précise et on ne se voit qu’une seule fois. D’autres couples ont besoin d’un accompagnement plus long. Après une première rencontre, je leur fait une proposition sur mesure. Pour une consultation simple -environ une heure-, il faut compter entre 60 et 100 euros. Pour le reste, c’est au forfait.
A. L. : Tous les couples sont très différents et ont des demandes spécifiques. Leur seul point commun, c’est qu’ils ont tous l’habitude de faire appel à des personnes pour les aider. Une culture de service dans la sphère privée qui existe encore peu en France, contrairement aux Etats-Unis où ce métier est beaucoup plus développé. Bien souvent d’ailleurs, les couples sont d’abord intéressés par un conseil en achat de poussette, une des seules angoisses qu’ils se sentent en droit d’exprimer. Mais, souvent, c’est ensuite que d’autres questions apparaissent. Ils prennent alors conscience qu’ils aimeraient en savoir plus sur les modes de garde ou sur la location d’un tire-lait ! Notre rôle est de les rassurer et de les valoriser dans leur statut de parent.
A. L. : On me dit souvent que nos parents ont bien réussi à s’en sortir seul ou que les copines qui ont eu des enfants sont de très bonnes conseillères. Je peux répondre plusieurs choses. D’abord, la société a changé : il y a une pression sur les parents, les femmes qui doivent être actives tout en étant de bonnes mères. Ensuite, Internet crée une profusion d’informations dans laquelle il est parfois difficile de se retrouver. Et puis, aujourd’hui, il n’y a plus trois modèles de poussettes mais 80 ! Quant à la copine bonne conseillère, il n’est pas dit que ce qui était bon pour elle est aussi bon pour vous. Nous, nous proposons un avis objectif.
A. L. : Il faut réfléchir à ce projet dans sa globalité : penser à son positionnement, sa communication et puis surtout il faut être formé. On peut soit passer un diplôme d’auxiliaire de puériculture, soit choisir une formation auprès de l’International Academy of Baby Planner Professionals (IABPP) dont je dirige la filière en France. Cette école n’est actuellement pas reconnue dans notre pays, le métier non plus, et c’est pour cette raison que nous avons créé en juin la Fédération des baby planners francophones. Enfin, il faut absolument avoir conscience qu’on ne peut pas vivre du baby planning en faisant uniquement des consultations. Il faut aussi organiser des ateliers collectifs, faire de l’événementiel comme les baby shower party - une fête entre copines avant l'arrivée de bébé-, et se spécialiser dans des domaines en fonction de ses compétences et appétences. Pour l’instant nous ne sommes qu’une dizaine en France…
Le site de la Fédération des baby planners francophones
Crédit photo : iStockphoto
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