Les sages-femmes pratiquent 80% des accouchements dans les hôpitaux
Souvent méconnues des patients, les sages-femmes pratiquent pourtant près de 80% des accouchements dans les hôpitaux : en somme, dès que la future maman ne présente aucune pathologie. Mais, elles peuvent aussi, au même titre qu’un gynécologue, suivre les femmes de la puberté à la ménopause notamment pour leur contraception, qu’elles peuvent prescrire. Elles voudraient, à ce titre, être reconnues comme « praticien de premier recours » et non comme une « profession paramédicale », comme tel est le cas, actuellement.
Seules 2% des sages-femmes sont des hommes. Une réalité qui fait dire à Adrien, sage-femme depuis un an et demi, interrogé par Le Monde, que le manque de reconnaissance dont souffrent aujourd’hui ces praticiens serait lié à un « problème de genre » . Il y voit en effet le « reliquat des discriminations entre hommes et femmes d'un autre temps ». « Les sages-femmes font de plus en plus d'études et gagnent en compétence », argumente-t-il, et selon lui, comme selon l’ensemble de ses collègues en grève, cet état de fait devrait leur permettre d’obtenir le statut de « praticien hospitalier ».
Les sages-femmes en grève réclament, outre plus de reconnaissance, une revalorisation de leur salaire. Actuellement, celui-ci est à 1 980 euros pour les débutants et peut aller jusqu’à 3 820 euros en fin de carrière primes et indemnités comprises, selon les chiffres du ministère de la Santé. Aucune revalorisation n’est prévue entre 45 et 62 ans. Les sages-femmes doivent, par ailleurs, s’astreindre à des gardes de nuit et de week-end. En libéral, le salaire moyen est estimé à 2 426 euros.
Pour devenir sage-femme, il faut, depuis 2001, avoir obtenu une première année de médecine puis enchaîner sur quatre années d’école. Un cursus reconnu depuis peu comme un équivalent bac plus cinq. Pourtant, étant toujours assimilées aux professions paramédicales, les sages-femmes sont aujourd’hui payées à la hauteur d’un bac plus trois, raison supplémentaire à leur colère.
Les sages-femmes sont redescendues dans la rue ce jeudi à Paris. Depuis le 16 octobre, elles sont en grève illimitée pour réclamer une meilleure reconnaissance de leurs compétences ainsi qu’une revalorisation salariale. 70% à 90% de la profession serait dans la rue, selon les chiffres de l’Organisation nationale syndicale des sages-femmes (ONSSF). Elles ont par ailleurs obtenu un soutien « sans réserve » de l'ensemble des chefs de service des maternités de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
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