« Je suis diplômée en expertise comptable depuis 1989. C’est un métier qui est axé sur le conseil aux entreprises, on dit traditionnellement que l’expert-comptable est le médecin de l’entreprise. La mission la plus traditionnelle est l’arrêté des comptes annuels, ce qui sous-entend arrêter les comptes, établir la liasse fiscale, également travailler sur les assemblées générales, procéder aux paies. Après il y a tout l’accompagnement de l’entreprise : accompagner le client quand il a besoin d’aller voir son banquier, lorsqu’il a des difficultés ou au moment de la création de l’entreprise. C’est une profession réglementée : pour pouvoir l’exercer, il faut être inscrit au tableau de l’ordre qui est décliné par région. On a des obligations de formation annuelle, on doit respecter un certain formalisme dans nos dossiers de travail et une déontologie vis-à-vis et de nos confrères et des clients. »
« Le diplôme d’expert-comptable permet d’exercer en libérale ou en entreprise. Moi j’ai tout de suite choisi la première option, je suis rendue compte que c’était ce fonctionnement qui me correspondait le mieux : conseiller les entreprises, pouvoir découvrir des activités différentes, des personnalités différentes. Quand je me suis installée à mon compte, j’ai fait ce choix de travailler seule. C’est comme ça que je réussis à organiser ma vie professionnelle et ma vie personnelle et que je m’épanouis. »
« J’avais fait un saut en entreprise et je m’apprêtais à retourner sur le marché de l’emploi et c’est là que l’on m’a proposé de travailler dans un cabinet d’expertise comptable à la Martinique. Comme je n’avais pas d’attache particulière en région parisienne et l’envie de voir autre chose, je suis partie. A 30 ans, c’était le moment ou jamais ! Je suis restée là bas, j’ai rencontré mon mari et j’ai eu mon fils. A la Martinique, c’est une profession qui s’est bien développée chez les femmes, contrairement au plan national où les statistiques sont très moyennes (pour 18 000 experts-comptables, on recense 4000 femmes). »
« Ce qui m’a poussé vers ce métier ? La curiosité des gens je pense, plus que la culture du chiffre. Pouvoir rencontrer des personnes qui ont eu un parcours professionnel assez exceptionnel, qui ont eu des idées assez simples mais qui les ont conduites vers un développement de leur entreprise, c’est très intéressant. Aussi, essayer de voir sur quoi on peut les conseiller, contribuer à leur développement, à la création d’emploi, je trouve ça formidable. Mon quotidien, c’est être à l’écoute. Même si on a un portefeuille de client qui est récurrent, il faut rester disponible pour de nouvelles entreprises. J’aime beaucoup cette profession et je veux la promouvoir, parce que je suis convaincue qu’elle n’est pas toujours bien reconnue. Depuis 2 ans, je suis présidente du Conseil Régional de l'Ordre compte de la Martinique. On organise des actions pour les chefs d’entreprise, des manifestations thématiques pour les experts-comptables.
« Cette association a pour objet de permettre aux femmes experts-comptables de contribuer à la loi qui a entraîné des quotas pour la composition des conseils d’administration et faire en sorte qu’elles soient plus présentes. C’est un très beau projet, nous avons la volonté de montrer que les femmes expert-comptables ont une diversité, une expérience qui peut intéresser les conseils d’administration. Les statuts de l’association ont été récemment déposés et je souhaite y avoir un rôle actif dans le futur. »
Formation : Pour devenir expert-comptable, il faut obtenir trois diplômes successifs :
- le DCG (diplôme de comptabilité et de gestion) et le DEC (diplôme d'expertise comptable), ils sont accessibles à Bac+3.
- le DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et gestion) est accessible après un Bac+5. L’étudiant doit être diplômé d’un master (en économie, gestion, droit, langues appliquées, informatique de gestion...) ou d'un diplôme d'école de commerce ou d'ingénieurs.
Salaire : le salaire d’un BTS est d’environ 20 500 €/an en province, 23 000 € à Paris.
Pour un étudiant sortant de grande école, il y a disparité entre les grands cabinets parisiens – 30 000 € environ - et les autres.
Blandine Farraud, comptable
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