Je suis boulangère depuis plus de trente ans, et j’ai toujours le cœur à l’ouvrage. Mon rêve de petite fille, pourtant, était de faire du dessin. J’ai commencé à travailler tôt : j’ai rencontré mon mari très jeune et je l’ai suivi à Paris. En arrivant, j’ai dû chercher un boulot. Et j’ai trouvé… dans la boulangerie. J’ai tout de suite accroché. J’y suis restée ! Aujourd’hui, je m’y plais toujours, et compte y terminer ma carrière.
J’adore faire partager de bonnes choses, j’aime le contact avec la clientèle. Je travaille dans la même maison depuis 7 ans, comme responsable de vente : à mon amour de la boulangerie se mêle mon plaisir de diriger toute l’équipe.
Je coordonne neuf vendeuses, et forme les petites nouvelles. J’ai de la chance, l’équipe ici est super ! Et puis, nous sommes situés dans un endroit privilégié, au cœur de Paris, près des ministères, de l’Assemblée Nationale, du musée d’Orsay… Il y a toujours un monde fou ici !
C’est très difficile pour les vendeuses qui arrivent : il faut tenir le rythme. Être dynamique. Au début, c’est la panique. Mais avec un peu d’habitude, tout roule, et c’est plutôt agréable de travailler dans une boutique qui attire du monde.
Ma journée commence tôt : j’arrive ici à 6 h30 pour tout installer : les baguettes, les viennoiseries... Bref, tout doit être prêt à 7 h, pour l’ouverture. Ensuite tout s’accélère. Les clients défilent. Je les accueille, vends, coordonne l’équipe, travaille avec les boulangers, les pâtissiers, les cuisiniers… Et, je ressors à 15 h, souvent fatiguée, mais toujours contente de ma journée.
C’est sûr, les horaires de la boulangerie sont parfois difficiles. Mais on trouve toujours moyen de s’arranger. Aujourd’hui, on ne fait pas plus de 37 heures par semaine. Ici, par exemple, deux équipes se relaient : celle du matin fait 6h30-15h, celle du soir 12h-20h30.
Personnellement, commencer tôt ne me dérange pas. Bien au contraire, cela me permet aussi de finir tôt : à 15 h. Je peux ainsi profiter pleinement de mes après-midi. D’autant que mon mari, qui travaille dans un aéroport, a les mêmes horaires. Je me promène, je jardine, m’occupe de ma maison…
Bien entendu, avec des enfants en bas âge, ces horaires sont plus difficiles à vivre. Mais aujourd’hui, pour moi qui ai deux grands enfants de 28 et 30 ans, c’est l’idéal. Finir tôt me permet d’être disponible pour eux.
La boulangerie ne les a jamais vraiment tentés. Ma fille m’a un peu aidée quand elle était ado, histoire de se faire de l'argent de poche. Aujourd’hui elle est professeur d’espagnol ! Et je dois avouer que je n’aurais pas voulu les voir commencer dans la boulangerie tout en bas de l’échelle… Si la boulangerie a ses avantages, elle compte aussi certains inconvénients. Il faut avoir envie d’y travailler pour se débrouiller.
La boulangerie est un secteur où l’on trouve facilement un emploi, encore aujourd’hui. C’est un gros avantage. Le gros hic ? Le salaire. Au vu du travail fourni, nous sommes plutôt mal payés, surtout au départ. Après, il y a des perspectives d’évolutions : chef de rayon, responsable...
Autre difficulté pour les femmes : le machisme ! La boulangerie, la pâtisserie, la cuisine sont des secteurs traditionnellement masculins… Et assez macho ! Pour s’imposer dans la boulangerie quand on est une fille, il faut avoir un sacré caractère. Mais la profession commence à se féminiser un peu et croyez-moi : c’est une bonne chose !
Compétences :
CAP ou BEP.
Rémunération :
1250€ par mois (Source : L’Etudiant.fr)
Formation :
Le CAP boulanger ou le BEP alimentation, dominante boulangerie, suffisent. D’autres diplômes de niveau bac permettent d’accéder à des postes plus élevés : le BP (brevet professionnel) boulanger et le BM (brevet de maîtrise) boulanger ou pâtissier, adapté aux futurs chefs d’entreprise, ou encore le bac pro métiers de l’alimentation, option boulangerie ou pâtisserie.