1/ Parler de ses enfants à ses collègues célibataires
Quand vous l’étiez vous-même (célibataire), vous bailliez d’ennui à l’évocation des rendez-vous chez l’ostéopathe de Noé ou des problèmes de vessie d’Emma, la fille de votre collègue Sabine, mariée deux enfants. Mmmh, et aujourd’hui, qui est-ce qui soûle tout son service avec la gastro de Tao, hein ?
Je précise : prendre rendez-vous chez l’esthéticienne dans l’open space, devant tout le monde, et spécifier quel type d’épilation maillot on souhaiterait. Bah oui quoi, vous n’avez jamais le temps autrement…
Oui vous savez, ces blagues qu’on reçoit par mail, et qu’on partage avec ses vieux potes potaches. Portée par l’aisance installée par vos nombreuses années dans la boîte, ne vous arrive-t-il pas plus en plus de partager ces superbes vidéos de chats tombant d’une commode avec vos collègues en gloussant bêtement derrière votre écran ?
Vous vous souvenez comme vous vous moquiez des vieux de votre entreprise qui paradent fièrement, leur badge bien apparent jusque chez le marchand de journaux du quartier ? Années après années, comme dans un vieux couple, vous avez mis de côté toute coquetterie pour laisser place au côté pratique et vous-même, vous arborez parfois l’objet pendouillant jusque chez vous sans vous en rendre compte.
Au début, vous ne vouliez gêner personne et vous vous sustentiez donc en dehors du bureau ou alors, vous rameniez un sandwich ou une petite salade bien girly histoire de n’empuanter personne et de garder une image digne. Et pourtant, ça n’est pas vous qui avez rapporté vos fameuses pâtes à l’ail dans un tupperware la semaine dernière ?
Les premiers temps, votre bureau était clean, high-tech, respirant le jeune loup qui en veut, qui n’a besoin que d’un ordi et d’un téléphone pour faire décoller les chiffres de la boîte. Aujourd’hui, vous avez des photos de votre tata, des photocopies gag et autres articles lol collés partout, et votre écran représente une plage de sable fin ou vous en maillot de bain.
Mais à qui vous avez parlé trois fois par mail. Avant, quand vous receviez un mail d’une fille de la com’ qui vous tutoyait comme une vieille copine, agrémentant même son message d’un « ma belle » ou d’un « on se fait un dej ? » alors que vous ne l’aviez jamais vue, vous ricaniez. Maintenant, vous faites pareil, et vous faites même allusion aux enfants de votre destinataire après être allé traîner sur son profil Facebook.
Les premiers temps, vous étiez pomponnée comme pour un cocktail, dents acérées, brushing cartonné, eye-liner au millimètre et manucure double couche. Aujourd’hui, il vous arrive fréquemment, le vendredi, de vous permettre le jean, les chaussures plates et le visage au repos (entendez sans une once de fond de teint… Berk, peau au repos mais collègue agressé !), voire les baskets discrètement planquées sous votre bureau.
Quand vous avez débarqué dans le monde du travail, vous avez été effaré de voir que des adultes pouvaient s’abaisser à de telles pratiques : aller de bureau en bureau pour cracher sur les collègues du précédent. Quelle puérilité, quelle perte de temps, pensiez-vous alors fièrement, occupée que vous étiez à parfaire vos prez au carré. Aujourd’hui, vous faites pareil, en pire…
La décence et notre ligne éditoriale nous empêche de décrire de manière plus précise cette fameuse chose que vous vous étiez pourtant juré craché de ne jamais faire au bureau. Et pourtant, à moins de travailler à mi-temps ou de courir au café du coin (où l’on finira bien par vous regarder l’œil mauvais ou rigolard, au choix), vous avez dû vous soumettre modestement aux lois de la nature et faire tomber le dernier rempart.
Si on y regarde bien, toutes ces résolutions abandonnées prouvent ni plus ni moins que votre bureau est un peu devenu votre maison. Vous vous engueulez, vous riez, vous prenez vos aises… Mais attention, hein, gare au divorce, ne vous laissez pas trop aller non plus !
Crédit photo : Ron Chapple Studios
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