Faire la bise à tout le monde le matin ?
NON. Disons que ça n’est pas tant que c’est impoli mais plutôt soûlant. A moins que vous ne travailliez en binôme avec votre meilleure copine (veinarde), abstenez-vous de venir coller votre visage à ceux de vos collègues encore endormis. Un « hello tout le monde » lancé à la cantonade dans l’open-space, un petit signe de la tête selon la distance, ou une poignée de main selon le type de boîtes où vous travaillez feront bien l’affaire.
Recevoir du courrier perso ?
OUI ! Contre toute attente, la jurisprudence a tranché dans le sens de l’autorisation au nom des libertés individuelles. En revanche, votre entreprise a le droit d’ouvrir le courrier qui vous est adressé. Donc si vous vous faites livrer un fouet et des menottes, pensez à la mention « personnelle », elle pourrait vous être utile…
Venir en jogging ?
CERTAINEMENT PAS ! A moins que vous soyez prof de Pilates ou que votre fameux jogging soit en fait un sarouel trendy en soie Kenzo, abstenez-vous, même si on est vendredi. Si personne ne vous dit rien, sachez néanmoins que le mot « loose » flottera autour de vous comme une mauvaise odeur.
Recevoir un visiteur « from scratch » ?
NON. Que vous receviez un candidat, un client potentiel ou un prestataire, munissez-vous toujours des docs nécessaires à l’entrevue. Levez-vous à l’arrivée de votre visiteur, dans l’idéal, annoncez le temps d’entretien, remerciez-le de s’être déplacé et raccompagnez-le quand il s’en va. Ah oui, et si vous buvez un thé, demandez-lui s’il en veut un, au lieu de le savourer langoureusement en vantant son parfum (vécu).
Balancer sa carte de visite en fin d’entretien ?
OUI. En France, l’échange des cartes se fait, selon les convenances, en fin d’entrevue. Il doit être naturel. Demander sa carte à son interlocuteur est assez malvenu, un peu comme quémander un « 06 »...
Manger deux fois le même jour à la cantine ?
Eh NON ! Il est interdit de prendre deux repas au restaurant d’entreprise, comme il est également proscrit de manger à son poste de travail. Nous sommes de plus en plus nombreux à engloutir un sandwich devant notre écran mais qu’il s’agisse du danger pour le clavier (« Oups, ma soupe de potiron qui dégouline entre le F et le V ! »), de l’asociabilité de la chose ou des nuisances olfactives qu’elle peut générer (« Je bouffe indien ça te dérange pas ? »), on peut comprendre cette décision ancestrale.
Tutoyer direct ?
Ca dépend. Les convenances voudraient que ce soit le supérieur ou le plus âgé qui propose le tutoiement. A rang égal, c’est à la femme de le proposer (oui, vous pouvez foncer voir votre collègue mec préféré et lui demander : « Au fait d’où tu me tutoies, toi ? »). Dans la réalité, on tâtonne, on observe le style de boîte et on s’adapte à l’ambiance générale et aux personnalités.
Etre ivre ?
Euh… NON ! L’ébriété sur le lieu de travail peut entraîner de très lourdes sanctions. Donc, inutile de parader fièrement en revenant de déjeuner sur le ton « Oh on s’en est collée une au bar du coin je te dis pas… ». D’autant que tout le monde comprendra que vous allez passer l’après-midi à surfer mollement sur Internet en attendant que le temps passe. Aux pots d’entreprise, vous pouvez évidemment prendre une petite coupette, mais il est bien entendu inutile de rouler sous la table devant le big boss.
Forwarder le mail d’une collègue pour la basher ?
NON ! Même si c’est pour l’encenser, il est interdit de transférer un courriel (parlons français) sans l’autorisation de son auteur. De nombreux transferts non autorisés débouchent sur des procédures complexes et de lourds dommages. Beaucoup doivent trembler à la lecture de ces lignes…
Voilà, vous n’aurez plus aucune excuse. Sachez que la politesse et le savoir-vivre sont des qualités encore très appréciées qui tendent à s’amenuiser à mesure que les hiérarchies s’assouplissent et que les rapports dans l’entreprise se détendent. Pourtant, selon notre étude exclusive réalisée en partenariat avec CSA, si seuls 20% des Français estiment qu’on peut être ami avec son boss, c’est aussi certainement pour conserver cette rupture entre le monde professionnel et le monde du travail. Une raison de plus pour savoir ce qu’on ne peut faire QUE chez soi (et encore, pour le jogging, ça dépend…).
Merci au "Guide du savoir-vivre en société, au bureau, chez soi" de Marie-France Lecherbonnier, aux éditions Nomad.
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