Le professeur Emmanuel Martinod (chirurgie thoracique et vasculaire, pôle hémato-onco-thorax) a assuré que le patient « [allait] bien ». Réalisée par son équipe il y a un an et demi (comprenant le professeur Dominique Valeyre et le professeur Carpentier), la greffe d’une bronche artificielle issue d’un morceau d’aorte d’un donneur, sur un patient de 78 ans atteint d’un cancer du poumon, est « magique, une surprise absolue » a déclaré le professeur Carpentier.
En effet, de nombreux facteurs de risques mettaient en péril cette opération : tout d’abord, l’âge avancé du patient, mais également le fait que l’intervention soit réalisée sur le poumon droit et surtout que le patient ait été auparavant traité par radio et chimiothérapie. Lancé en 1997, le programme de recherche pour greffer une bronche artificielle était « couronnée d’insuccès » et « personne ne croyait à cette possibilité de remplacer une bronche malade », a ajouté le professeur.
Cette première intervention est donc « très encourageante » car grâce à ça, « la qualité de vie est préservée », ce qui n’était pas possible en cas d’ablation complète du poumon. De plus, l’utilisation de ce type de greffon n’exige pas de médicaments immunosuppresseurs (antirejet), ce qui est un point « capital » selon l’équipe de chirurgiens. L’intervention a permis d’ôter la totalité de la lésion cancéreuse et « le poumon réimplanté respire très bien » désormais. Après seulement 16 jours d’hospitalisation, le patient a pu rentrer chez lui, et il se porte très bien. Il n’y a pas eu de complications majeures liées au greffon, mais il a tout de même fait une « poussée d’insuffisance cardiaque avec retentissement pulmonaire ». Après ce succès, l’équipe de Bobigny a été autorisée a commencer une expérimentation sur 20 à 30 patients. Si les résultats s’avèrent concluants, ce sont 200 à 300 personnes par an qui pourraient bénéficier de cette intervention. Mais cette prouesse pourrait également permettre d’autres avancées dans le domaine de la médecine.
Source : Nouvelobs
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