La justice n'a pas encore tranché dans l'affaire du Mediator, mais selon différentes études cet antidiabétique également utilisé comme coupe-faim aurait fait, en plus de 30 ans, de 500 à 2000 personnes avant d'être retiré du marché français en novembre 2009.
L'annonce de nouvelles actions judiciaires entreprises par le docteur Dominique Courtois intervient alors que le groupe Servier a annoncé la semaine dernière qu'il indemniserait les victimes exclues des procédures légales à condition que celles-ci renoncent à poursuivre le laboratoire en justice. Proposition « choquante » immédiatement rejetée par le ministre de la Santé Xavier Bertrand qui a rappelé que personne « ne pouvait empêcher quelqu'un de mener une action pénale ».
Le laboratoire a également proposé de créer un fonds d’indemnisation complémentaire dédié aux victimes dont le taux d'incapacité se situe en dessous des 24% et celles dont le préjudice est antérieur au vote de la loi Kouchner en 2002.
Aujourd'hui, pour éviter qu'un tel scandale sanitaire ne se reproduise, la revue indépendante Prescrire propose 57 mesures, comme le renforcement des critères de mise sur le marché d'un médicament et une plus grande transparence des agences et autres institutions compétentes en matière de médicament. Elle propose aussi que la formation des professionnels de santé sur les médicaments soit désormais financée par un ou des organismes publics et non plus par l'industrie pharmaceutique.
Marlène Andrezo
Le dossier de la rédaction sur les médicaments sous surveillance
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