Suite à l'affaire du Mediator, le rapport de Bernard Debré et Philippe Even sonne le glas d'un système de santé qui n'a jusqu'à présent pas su apprécier la réelle toxicité de plusieurs médicaments.
Les auteurs du rapport épinglent le fonctionnement de l'agence sanitaire Afssaps, chargée de vérifier la qualité des médicaments et remettent en cause très sévèrement le rôle et la compétence des experts. Ils mettent également en exergue les défaillances de la commission de pharmacovigilance qui « privilégie l'intérêt des laboratoires à celui des patients », selon leur rapport.
Bernard Debré et Philippe Even suggèrent de scinder l'agence en deux entités autonomes, l'une pour évaluer les médicaments et l'autre pour les contrôler. Pour éviter les conflits d'intérêts entre les experts et l'industrie pharmaceutique, ils réclament une « déclaration publique des sommes reçues et des raisons qui ont motivé ces paiements ».
Enfin, le rapport demande qu'un plus grand nombre d'essais cliniques compare les nouveaux médicaments avec des molécules déjà sur le marché plutôt qu'avec des placébos.
Mercredi, le ministre de la Santé Xavier Bertrand a appelé de ses voeux un projet de loi avant l'été.
Marlène Andrezo
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