« En tant que mannequin, il arrive que je me sente coupable de faire douter les femmes sur leur physique. Je répète toujours que je ne suis pas comme sur les photos », a déclaré le mannequin néerlandais au New York Post. Coupable de véhiculer une image de beauté parfaite malgré elle, Doutzen Kroes a tenu à souligner : « Avec un mauvais éclairage, sans avoir été coiffée ni maquillée, le cliché n'est pas bon. » Des propos qui rappellent ceux qu’elle tenait déjà en septembre dernier au Telegraph à qui elle disait regretter que les femmes se soumettent à l’image longiligne qu’elle transmet contre son gré. De leur côté, les top models Erin Heatherton et Cindy Crawford ont également tenu des propos semblables.
Dans cette guerre de la retouche photographique, le magazine Verily a récemment choisi son camp et ne diffuse aucune image photoshopée. La styliste américaine Eden Miller présentait quant à elle à la dernière Fashion week de New York des femmes rondes pour une ligne allant du 42 au 54. Certaines mannequins comme Georgina Wilkin décident de combattre ouvertement l’anorexie dans les magazines quand d’autres, comme Sara Ziff réalisent des documentaires sur l’univers de la mode afin de le désacraliser et d’en montrer les côtés les plus sombres. Mais rien n’y fait. L’industrie de la mode reste catégorique sur l’usage des photos retouchées. Le phénomène thigh gap est l’illustration même des conséquences désastreuses des clichés de beauté véhiculés par la mode.
Manon Adoue
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