Se faire un tatouage n'est pas un acte anodin et comporte des risques. Consistant à introduire de l'encre dans la peau à l'aide d'une aiguille pour faire un motif, le tatouage reste un acte de modification corporelle indélébile et la plupart du temps douloureux. Au-delà des risques connus liés à ce type de pratique, un rapport du Syndicat National des Dermatologues et des Vénérologues (SNDV), a une nouvelle pointé du doigt un certain nombre de risques inhérents aux encres utilisées pour effectuer les tatouages. Mais cette fois-ci, l'ANSM semble avoir pris en compte cette interpellation.
Au-delà du risque d'infections locales après tout tatouage, d'autres risques bien plus graves semble inquiéter le SNDV. Ainsi, les maladies de peau et les métaux toxiques contenus dans les encres sont la principale crainte du syndicat. Sont présents parmi ces métaux, l'aluminium, le cuivre, le mercure, et le fer. Certains hydrocarbures ont également été repérés dans les encres de couleur. Selon le syndicat, ces substances peuvent s'avérer cancérigènes, et provoquer des allergies, parfois graves, de même que certaines maladies de peau telles le psoriasis ou la sarcoïdose.
Le Syndicat National des Artistes Tatoueurs (SNAT) n'a pas tardé à réagir à cette annonce, en s'insurgeant contre une décision « injuste ». Dans une lettre ouverte adressée aux directeurs de la Direction Générale de la Santé et de l'ANSM, l’artiste tatoueur TIN-TIN, co-fondateur du SNAT, a fait part des difficultés auxquelles le métier devrait faire face dès le 1er janvier 2014 : « soit les tatoueurs devront effectuer exclusivement des travaux en noir, blanc, gris, vert ou bleu, soit continuer à utiliser leurs couleurs habituelles, autorisées sur l'ensemble du territoire européen à l’exception de la France, et se trouver par conséquent en situation d’illégalité ». Et d'ajouter, cette loi serait préoccupante, puisqu'elle risquerait de renforcer le« fléau du tatouage clandestin et à domicile », empêchant toute traçabilité en cas d'infection sérieuse.
Pour l'heure, le Syndicat National des Artistes Tatoueurs demande à l’Etat de « reconsidérer sa décision avant le 31 décembre 2013 ». Une audition en ce sens aura lieu à l’Assemblée Nationale le 27 novembre prochain.
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