On aurait dû se méfier quand notre bonne copine aux cheveux clairement dévitalisés nous a vendu cette bouteille d’eau oxygénée « à deux euros seulement en pharmacie » comme le plus sûr moyen d’obtenir un beachy hair de compétition. On aurait aussi dû réfléchir quand elle nous a fait tremper nos pointes directement dans la bouteille : les vacances terminées, nos longueurs décolorées à la sauvage ressemblaient à une botte de foin et on a dû se rendre chez le coiffeur la queue entre les jambes pour demander un carré bien court.
Prête à tout pour gagner la compèt’ de bronzage de notre rentrée en 3eD, on avait à l’époque fait l’acquisition d’un pot de « graisse à traire » au nom peu amène mais qui promettait des lendemains bronzés qui chantent. Aujourd’hui, on est allergique au soleil, on met de la 50+, et on n’ose toujours pas dire à notre dermatologue qu’on a un jour eu ce produit satanique entre les mains.
Étourdie par les merveilles du souk de Marrakech/du marché de Juvisy-sur-Orge, on a acheté ce henné certifié incolore par le sympathique vendeur et destiné à « gainer et fortifier » nos cheveux. Sans les colorer, sûr ? Sûr. On a passé les six mois suivants avec des reflets brique bien cuite/carotte au soleil.
Le meilleur gommage et aussi le moins coûteux, nous a révélé un beau jour notre magazine préféré, c’est le sable. Bonne élève, on s’est consciencieusement frictionné le cuir avec le sable de la plage du Cap d’Agde riche en urine infantile et en extrait de marée noire et de mégot mouillé et on a fini avec une sévère réaction allergique.
L’huile d’olive, on nous la sur-vend dans toutes les recettes de grand-mère comme l’ingrédient à tout faire. Du coup on a longtemps eu toute une ribambelle de pots de produit collant et inapplicable dans notre frigo. On a même utilisée l'huile d'olive en agent hydratant dans un bain (et on a senti la salade grecque pendant toute la soirée) ou en huile solaire activatrice de taches de rousseur (et on a fini avec le nez grillé au premier degré).