En comparant l'évolution de la mortalité par cancer du sein dans plusieurs pays européens, l’International Prevention Research Institute de Lyon s’est demandé si le dépistage de la maladie jouait un rôle important dans la réduction du taux de mortalité. En Suède par exemple, où le dépistage est organisé depuis 1986, la baisse a été de 16% alors qu’en Norvège le taux est de 24 % pour un programme généralisé en 2005. Les auteurs de l’étude estiment que « les progrès des traitements et l’amélioration des systèmes de santé peuvent être des explications plus plausibles ». Pour Philippe Autier, épidémiologiste, cette question est essentielle : « il y a des interrogations et il est temps d'y apporter des réponses, parce qu'on ne peut pas continuer à promouvoir quelque chose qui peut-être n'est pas très efficace, tout en provoquant un certain nombre de sur-diagnostics ».
Malgré tout, le dépistage n’est pas pour autant à proscrire, bien au contraire comme l’indique le Dr Viguier : « Le but d'un dépistage systématique, c'est aussi d'arriver plus tôt dans la maladie, pour avoir des traitements moins lourds, moins mutilants, avec moins de séquelles ». Avec 1,4 million de nouveaux cas estimés en 2008, le cancer du sein est le plus meurtrier et le plus fréquent chez la femme.
Claire-Marie Allègre
(Source : Le Figaro)
Crédit photo : BananaStock
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