Un nouvel épisode vient de débuter dans le scandale du Médiator. Le parquet de Paris vient de confirmer avoir élargi son enquête aux préjudices subis par les Caisses de Sécurité sociale et les mutuelles. Déjà poursuivis pour « homicides et blessures involontaires » et « tromperie aggravée », les laboratoires Servier vont donc devoir faire face à de nouvelles accusations, pour escroquerie cette fois.
Cette décision était attendue depuis plusieurs mois par l’Assurance maladie et la Mutualité française. Dès février, ces organismes avaient en effet déposé plainte pour « escroquerie et tromperie aggravée ». Et si, seul le premier qualificatif avait été retenu à l’époque, l’évolution du dossier semble avoir permis au parquet de revoir son opinion. Dans un communiqué, ce dernier a ainsi « considéré que les conditions de la mise sur le marché du Médiator étaient constitutives d'escroquerie au préjudice des caisses ». Et d’ajouter : « l’escroquerie consiste à avoir maintenu le Médiator sur le marché alors qu'il était un anorexigène ».
Maître Patrick Maisonneuve, avocat de la Mutualité française, s’est dit « tout à fait satisfait » par cette nouvelle enquête qui « permettra de poursuivre Servier sous une qualification beaucoup plus rigoureuse ». Quant à l’avocat des laboratoires, il n’a pas souhaité s’exprimer.
Commercialisé en France de 1976 à 2009, le Médiator, un antidiabétique largement prescrit comme coupe-faim, aurait causé la mort de 500 à 2000 personnes, selon différentes estimations. Quant au préjudice lié au remboursement du Médiator, il s’élèverait à 1,2 milliards d'euros.
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