Alors que le Mouvement de Libération des Femmes célébrait ses 40 ans en août dernier avec la publication de Merci Les Filles (Hors Collection), un nouvel ouvrage revient sur l’évolution de la condition féminine tout au long du XXeme siècle. Richement illustré, La Fabrique des Filles, paru aux éditions Textuel, retrace le parcours accidenté, spectaculaire et paradoxal, qui a mené les femmes à une relative égalité entre les sexes. Les auteurs, Rebecca Rogers et Françoise Thébaud, toutes deux professeurs d’Histoire, proposent ainsi au lecteur de les suivre à travers plus de 200 documents, clairement commentés et inédits pour la plupart.
Journaux intimes, cahiers d’élèves, bulletins scolaires, photos de classe, images pieuses, pochettes de disque ravivent en effet les souvenirs de toutes les institutrices pionnières et autres militantes féministes ayant contribuées à l’émancipation des femmes. Pour les plus jeunes, ces pièces du passé illustrent l’histoire passionnante de leur mère et grand-mère, dont l’avenir était théoriquement tout tracé.
« Dans une famille, la maman fait le ménage, lave le linge, prépare les repas, soigne ses enfants. Parfois elle a un métier comme papa », peut-on ainsi lire dans un cahier d’école maternelle datant de 1962. Preuve, si un doute subsistait encore, que dans un passé pas si lointain, les fillettes étaient avant tout destinées à être de bonnes mères, épouses et fées du logis. Mais ça, c’était sans compter la révolte de la jeunesse des années 1960 et le bouleversement qui s’ensuivit.
La Fabrique des Filles de Rebecca Rogers et Françoise Thébaud, Textuel, 35 euros.
Marie-Laure Makouke
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Les inégalités entre les sexes dès l'école