La pollution marine englobe la pollution de l’eau, celle des sédiments marins, et plus généralement toutes les atteintes aux écosystèmes marins causées par des rejets de substances nuisibles par leur impact, quelles que soient leur nature ou leur quantité.
Selon un rapport publié le mois dernier par la Commission européenne, la très grande majorité des plages de l’Union européenne sont conformes aux normes minimum de qualité de l’eau définies par la directive sur la qualité des eaux de baignade. En France, 96 % des sites atteignent ces niveaux de qualité. Mais ce chiffre est à prendre avec précaution : « quand on évalue la qualité de l’eau, on ne prend pas en compte les hydrocarbures, les déchets ou les pollutions chimiques », explique Olivier Barrière, responsable environnement chez Surfrider Foundation (l’association souhaite d’ailleurs une lutte efficace contre toutes les pollutions). Or, ils sont très nombreux.
En moyenne 400 à 4000 kg de déchets (sacs plastiques, canettes coupantes, fil de fer rouillé, flacon d’huile solaire, emballages vides, bouteilles, mégots, matériel de pêche) s’échouent par kilomètre de côtes (source Fondation Nicolas Hulot).
Ils proviennent des vacanciers et aussi des stations d’épuration et des égouts. Pendant la période estivale leur quantité explose : durant l’été 2008, 300 000 m3 de déchets, soit l'équivalent de 20 000 camions poubelles ont été récoltés.
Ainsi, c’est plus de 6 millions de tonnes de déchets qui sont déversés dans les océans chaque année. De toute évidence la tendance est loin de s’inverser : « on produit toujours autant de déchets, mais cela se voit moins car les communes organisent de plus en plus de nettoyages », avance le responsable environnement de la fondation Surfrider. Les conséquences sont désastreuses : les déchets plastiques envahissent les océans, détruisant tout sur leur passage.
Quant aux pollutions chimiques, elles menacent également les plages françaises et anéantissent la faune marine. Parmi elles : les pesticides utilisés par les cultivateurs, les rejets de matières toxiques ou encore radioactives des bateaux de pêche ou de commerce, mais également les eaux usées domestiques, les rejets industriels, les fuites provenant de déversements de déchets, les écoulements urbains et industriels, la production pétrolière, l'exploitation minière…
Une découverte récente de la fondation Sufrider remet d’ailleurs sérieusement en cause la qualité de nos plages. Cette dernière s'est inquiétée la semaine dernière de la "disparition" de quelques 1.280 plages sur les listes officielles en Europe depuis 1987, estimant qu'il pouvait dans certains cas s'agir de dissimulation de plages polluées par les communes ou les Etats concernés. « En France, c’est 151 plages qui ont été délistées, c'est-à-dire radiées des listes européennes, sans justification », indique Olivier Barrière. Pour l’instant, la fondation s'est refusée à citer les plages disparues des listes, mais elle attend des explications des autorités.
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