La chrono nutrition n’est pas un énième régime miracle. Bien au contraire, c’est « l’art et la manière de manger tous les aliments au moment de la journée où ils seront les plus utiles, afin de satisfaire chaque jour les besoins en énergie de l’organisme », résume son créateur le Docteur Delabos. On ne le sait pas forcément, mais notre organisme n’a pas les mêmes besoins selon les moments de la journée. Cette méthode renvoie tout simplement à la façon dont mangeaient nos ancêtres. L’être humain primitif ne se souciait guère de sa ligne. Carnivore-frugivore, il suivait comme tous les autres mammifères, un schéma alimentaire journalier et saisonnier permettant sa survie. On est aujourd’hui bien loin de l’homme de Cro-Magnon, mais l’homme moderne doit lui aussi manger pour assurer une bonne stabilité à son organisme.
Selon qu’il vient de se lever, qu’il termine sa journée, l’être humain a besoin d’un certain type de nourriture et il va sécréter l’enzyme correspondante pour l’utiliser. Mais quels sont les rythmes naturels du corps ? On sait par exemple que 4 à 6h après le repas de midi (idéalement 5h), quel que soit son heure, il se produit un pic de cortisol dans le sang. Celui-ci induit une sécrétion d’insuline, génératrice d’une hypoglycémie provoquant à son tour un besoin de sucre. Le fameux goûter n’est donc pas seulement réservé aux enfants. Le soir, il n’y a pratiquement plus de sécrétions digestives, ce qui ralentit considérablement l’assimilation des aliments. Il faut mieux privilégier des aliments aux faibles apports caloriques, éviter les sucres lents. En résumé, le repas type doit être gras le matin, dense le midi, léger l’après-midi et toujours léger le soir.
Avant toute chose, faut-il respecter des heures précises ? Pas vraiment. C’est plus une question de moment. Le matin, mieux vaut prendre son petit-déjeuner dans l’heure qui suit le lever. Le déjeuner, on écoute sa faim qui réapparaîtra logiquement cinq heures après le petit-déjeuner. Le soir, on dîne au moins une heure et demie après le goûter et également une heure et demie avant le coucher.
Pour la composition des menus :
Le matin : on oublie les sucres rapides (jus de fruits, confiture, céréales, viennoiseries). On privilégie : fromage, pain, beurre ou huile d’olive.
Déjeuner : il se compose de deux plats, des féculents et des protéines. Il peut y avoir des légumes mais jamais en même temps.
Goûter : enfin le voilà, le sucre ! On consomme des fruits (100 grammes), du chocolat noir (30 grammes), des gras végétaux (amandes, noisettes…) etc. Evidemment on abandonne les gâteaux et autres friandises.
Le soir : des protéines toujours (poisson, fruits de mer, viande blanche) et des légumes verts.
Avec la chrono-nutrition, la notion d’appétit n’a plus le même sens car c’est l’organisme lui-même qui réclame ce dont il a besoin. De même, il n’y pas d’aliments interdits, tout dépend du moment où ils sont consommés. Le Dr Delabos pose deux règles : la liberté d’augmenter les trois aliments phares (le fromage du petit-déjeuner, la viande du déjeuner et le poisson ou les fruits de mer du dîner) ; la liberté de supprimer le repas du soir et le goûter si l’on n’a pas faim. Selon lui, ceux qui se plaignent d’avoir très faim le soir n’ont pas assez mangé de fromage le matin. Ceux qui ont faim tôt dans l’après-midi n’ont probablement pas consommé assez de viande ou de féculents au déjeuner. Bref, c’est tout un rythme alimentaire à mettre en place bien loin des régimes restrictifs. Des quantités sont aussi à respecter. Elles varient selon la taille et l’activité.
Aller plus loin avec « Mincir sur mesure, grâce à la chrono-nutrition », Dr Alain Delabos, chez Albin Michel.
Crédit photo : Stockbyte
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