Les conclusions du Crédoc sont sans appel : les Français mangent plus de mauvais gras que les Américains. Il y a même un risque que le modèle d’alimentation à la française périclite dans les années à venir, en particulier en raison de la crise économique qui affaiblit la diversité des aliments consommés. Les chercheurs interprètent ces résultats en citant les habitudes de nutrition typiquement françaises : « Cette différence peut s'expliquer par la consommation plus élevée de produits tels que fromage (six fois plus), charcuterie (cinq fois plus), viennoiserie (quatre fois plus), viande (trois fois plus) et œuf dans les régimes alimentaires des Français ». En comparaison, les Américains sont plus friands d’acides gras essentiels.
L’apport énergétique moyen est quasiment le même pour les deux pays : 2 095 kilocalories quotidiennes en France, contre 2 073 outre-Atlantique. En revanche, avec 35% d’obèses (contre 15% en France), les Etats-Unis ont une bonne longueur d’avance en matière de sucres. Ils consomment en moyenne 4,5 fois plus de sodas et 3 fois plus de jus de fruits. Ils passent aussi une heure de plus par jour devant leur écran de télévision et grignotent plus régulièrement.
Les chercheurs du Crédoc sont cependant inquiets pour le modèle alimentaire français : avec la crise économique, la diversité alimentaire est de moins en moins évidente. Les jeunes français de 21 à 34 ans mangent moins équilibré que leurs homologues américains, usant et abusant des sandwichs et omettant régulièrement de consommer « cinq fruits et légumes par jour ». De même, les plus jeunes, les 3-17 ans, ne consomment plus que 9,2 aliments différents sur trois jours en 2010, alors qu’en 2003 la moyenne était à 10,9.
Laure Gamaury
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