Le régime « novateur » du docteur Dukan a en réalité 40 ans d’âge et ne s’est malheureusement pas bonifié avec le temps. Très fortement « inspiré » des travaux du Pr. AF Creff dans les années 70, il n’y apporte rien de bien nouveau.
Les promesses séduisantes d’amaigrissement durable du docteur Dukan n’engagent bien sûr que leur auteur et ignorent délibérément toutes les évaluations statistiques, les rapports d’experts et les connaissances modernes sur la physiologie du tissu adipeux. Les travaux démontrant les dangers des régimes : effet rebond, troubles alimentaires, complications psychologiques ? Le fait que les bases scientifiques du régime Dukan soient totalement dépassées ? Le bon docteur Dukan n’a cure de tout cela.
Il considère son régime comme l’unique salut du « gros », comme il se plait à désigner les personnes en surpoids. Le « gros » mange parce qu’il est malheureux et qu’il n’a aucune volonté. Il lui faut donc pour le guider un homme qui lui indique le chemin, marche devant lui et lui ordonne des consignes. Il faut au « gros » une volonté supérieure qui se substitue à la sienne, qu’il s’en remette à une autorité extérieure, à quelqu’un qui saura prendre les décisions à sa place. Si le « gros » suit les directives du docteur Dukan, il pourra maigrir et redevenir un être humain. Bien sûr, s’il regrossit, c’est tout simplement qu’il se sera écarté du droit chemin tracé par son guide et il ne pourra s’en prendre qu’à lui-même.
Mais ce n’est pas tout, pour aider le « gros » à ne pas regrossir, il ne doit plus être malheureux. Le docteur Dukan a tout prévu, il va aussi se charger d’organiser son bonheur. Il nous révélera d’ailleurs son programme dans un prochain livre intitulé « Les 10 piliers du bonheur ».
Tout ceci serait risible si le docteur Dukan ne disait pas tout haut ce que notre société pense tout bas des personnes en surpoids et ce que ces personnes pensent souvent également d’elles-mêmes.
Nous sommes face à une maladie de société
S’il est nécessaire d’en finir avec la plaie des régimes, cela veut-il dire qu’il faut renoncer à maigrir ? Bien sûr que non ! Les gens grossissent parce qu’ils mangent plus qu’ils n’ont faim. Ils n’écoutent plus ou n’entendent plus ce que le corps leur réclame. Tout, dans notre société, favorise cette inattention à soi. Nous mangeons sans attention, en 15 minutes, sur un coin de table, devant la télévision ou nos écrans d’ordinateur et de téléphone. Nous sommes envahis de messages nutritionnels qui nous disent ce que nous devons manger ou ne pas manger et se contredisent les uns les autres. Nous avons des vies fatigantes, stressantes, insécurisantes et nous calmons tout cela avec des nourritures qui nous apaisent et nous culpabilisent tout en même temps.
La vérité est que nous sommes face à une maladie de société. Nous devons y réagir avec des moyens à la taille du problème. Nous devons former les professionnels de santé, nous devons utiliser les techniques de coaching en ligne pour toucher le maximum de personnes désireuses de se soigner et d’en finir avec les régimes.
Les méthodes qui permettent de manger moins sans besoin de sélectionner ses aliments et ainsi d’obtenir des pertes de poids naturelles et durables sont celles que nous devons proposer aujourd’hui. Ceci passe par un travail complet qui comprend une rééducation alimentaire pour apprendre à reconnaître et à respecter ses sensations de faim et de satiété, à manger avec plaisir et sérénité. Également un travail sur les émotions pour qu’elles ne déclenchent plus des envies de manger intempestives. Tout cela dans le respect de soi et de ses différences.
C’est quand même mieux qu’un régime, non ?
Pour soutenir notre action, signez la pétition : www.no-regime.com.
Praticiens à contacter : www.gros.org
« Mensonges, régime Dukan et balivernes », des docteurs Jean-Philippe Zermati et Gérard Apfeldorfer, Editions Odile Jacob, Collection Santé.
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