L'équilibre de l’alimentation dépendrait du niveau d’instruction, estime une étude de l’IDEFICS (Identification and prevention of Dietary – and lifestyle – induced health EFfects in Children and infantS), organisme européen étudiant les effets de l’alimentation sur la santé des enfants. L’enquête a été menée auprès de 14 426 enfants de 2 à 9 ans en Allemagne, Belgique, Chypre, Espagne, Estonie, Hongrie, Italie et Suède. Les résultats prouvent que les enfants issus de familles faiblement éduquées ont tendance à manger moins sainement : ils consomment plus de produits transformés et de boissons sucrées. Au contraire, les enfants dont les parents avaient fait plus d’études tendent à manger plus varié, et plus de légumes, de fruits, de pâtes, de riz et de pain complet.
Le lien entre obésité et niveau de vie avait déjà été pointé du doigt par l'Observatoire des inégalités en 2010, qui indiquait que l’obésité était deux fois plus courante dans les catégories les moins favorisées (ouvriers, employés) que chez les plus aisés (cadres supérieurs). La prévalence de l’obésité selon le milieu d’instruction dénote également les attaches entre éducation et poids : elle est de 24% pour les personnes ayant arrêté leurs études au primaire et de 7% pour les personnes ayant poussé jusqu’au supérieur 3e cycle.
L’obésité infantile toucherait 40 millions d’enfants dans le monde. Être concerné par le surpoids pendant son enfance provoque des risques irréversibles, comme le développement de maladies cardiovasculaires. Le magazine de santé The Lancet annoncait en 2012 qu’une enquête réalisée dans 187 pays prouvait que l’obésité tuait trois fois plus que la faim dans le monde.
En France, un plan de santé publique lutte pour l’amélioration de la qualité de l’offre alimentaire. Le Programme national nutrition santé, établi en 2001, a créé un socle de repères nutritionnels, soutenus par une forte médiatisation.
Victoria Houssay
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