Les mamies et les papys gâteaux auraient-ils une influence négative sur la santé de leurs petits-enfants ? Selon une étude réalisée par l'Université d'Helsinki (Finlande) et publiée par la très sérieuse revue britannique Evolutionary Psychology, les grands-parents mettraient en effet malgré eux en péril le bien-être de leurs petits-fils et petites-filles.
Pour arriver à une conclusion aussi surprenante, les chercheurs ont longuement étudié les rapports entre modes de garde, antécédents familiaux et obésité infantile. Et ils sont parvenus à la conclusion suivante : les enfants qui voient régulièrement leurs grands-parents sont cinq fois plus susceptibles d'être en surpoids, par rapport à leurs camarades qui seraient davantage gardés par leurs parents ou une nourrice.
« Les résultats montrent que les enfants âgés de neuf mois à trois ans et qui étaient gardés principalement par leurs grands-mères âgées étaient plus susceptibles d'être en surpoids à leur troisième anniversaire que les enfants qui sont pris en charge par leurs parents », a expliqué le Dr Antti Tanskanen de l'Université d'Helsinki.
La raison invoquée par les chercheurs ? Selon le Dr Tanskanen, c'est parce que les grands-parents – et en particulier les grands-mères - auraient une nette tendance à vouloir « stimuler les chances de survie des enfants » en leur donnant plus de nourriture. Et cette envie d'offrir des douceurs et autre biscuit à ses petits-enfants serait mue, selon les chercheurs, par un « instinct naturel » contre lequel les mamies et papys auraient beaucoup de mal à lutter.
Car, d'après le Dr Antti Tanskanen, si le souci que les grands-mères ont longtemps accordé à l'état nutritionnel de leurs petits-enfants a autrefois permis de diminuer de manière significative la mortalité infantile, ce même instinct naturel aurait aujourd'hui un impact néfaste sur la santé des enfants, ceux-ci ne souffrant désormais plus de sous-alimentation.
L'instinct naturel des aïeuls ne serait cependant pas le seul à blâmer pour expliquer le surpoids de leurs petits-enfants. Pour le Dr Aric Sifman, psychologue et professeur, c'est aussi parce que les grands-parents sont moins conscients de la teneur nutritionnelle des aliments. « Les repères nutritionnels des grands-parents d'aujourd'hui datent d'une autre époque. Il leur est ainsi parfois difficile de discerner ce qui est mauvais et risque de faire grossir leurs petits-enfants », a-t-il analysé.
Enfin, dernier facteur invoqué par les chercheurs : parce que les grands-parents sont plus âgés et donc plus fatigués, les enfants se dépenseraient moins chez eux que chez leurs parents. D'où leur tendance à prendre du poids en cas de séjour prolongé chez mamie et papy : « Les gens qui sont plus âgés ont moins d'énergie et sont moins mobiles. Ils ne peuvent tout simplement pas être aussi actifs avec leurs petits-enfants. »
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