Lors d’une conférence de presse, elle a évalué qu’en regard de la croissance enregistrée au premier semestre, le marché des produits bio devrait augmenter de 10% d’ici la fin de l’année et arriver à un chiffre de quatre milliards d’euros. Des chiffres qui montrent que le bio a réussi à se sortir de la crise. La crise financière n’a apparemment pas freiné la consommation de produits biologiques, et ce malgré des prix toujours relativement élevés.
« Il y a le prix facial mais il y a aussi le prix de ce que l’on mange », analyse François Thiéry, président de l’Agence et éleveur bio dans les Vosges, selon lequel la qualité des produits « naturels » par rapport aux « industriels » joue de plus en plus dans le choix des consommateurs.
Quant à la seconde crise, relative à l’épidémie de la bactérie E coli en juin dernier dans le secteur des fruits et légumes, elle a atteint de manière sérieuse les producteurs, notamment de concombres et de tomates, mais les conséquences semblent s’amoindrir avec le temps. De même que, si Mme. Mercier constate que « les difficultés qu’a connues l’Allemagne cet été ont entraîné une baisse de la consommation dans le secteur » – faisant référence à la mise en cause, à tort, d’une structure biologique allemande -, au final les maraîchers bio ont été moins touchés que leurs pairs traditionnels.
De plus, le rapport constate que le secteur agricole français poursuit sa transition avec pas moins de 1990 nouvelles exploitations biologiques répertoriées durant les six premiers mois de l’année. Néanmoins, il observe aussi que les écarts se creusent entre les régions. Ainsi, la Picardie, la Haute-Normandie et le Nord-Pas-de-Calais sont à la traîne en France continentale, faisant état de performances bien faibles par rapport aux régions Rhône-Alpes, PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) et du Languedoc-Roussillon.
Couplées avec les Midi-Pyrénées et les Pays-de-la-Loire, elles représentent près de la moitié de la production biologique française. Au total, ce sont donc actuellement 4,6% des structures agricoles de l’Hexagone qui produisent du bio selon l’Agence. Même en faisant preuve d’optimisme, il est impossible de ne pas conclure que ce chiffre reste insuffisant.
Il semble en effet difficile de pouvoir atteindre l’objectif fixé par le Grenelle de l’Environnement, soit que le secteur biologique représente 6% de l’agriculture française d’ici 2012. Ainsi, même si le bio progresse dans l’hexagone, le pays reste parmi les « mauvais élèves » de l’Union Européenne (UE). En effet, le secteur représentait déjà 5,1% de la production agricole en Allemagne, 8,9% en Italie, ou encore 15,7% en Autriche en 2007, lorsqu’en France il ne représentait que 2% de l’agriculture nationale, selon les chiffres de l’UE. Autant dire que le bio français doit encore faire ses preuves…
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