« Maman, pourquoi je suis trop gros ? » En France, le surpoids et l’obésité touchent actuellement près d’un enfant sur cinq. Si les médecins tirent la sonnette d’alarme, c’est parce que les enfants obèses présentent des risques multiples, notamment de voir leur obésité persister à l’âge adulte dans 20 à 50 % des cas.
Selon l’étude EDEN (Etude des Déterminants pré et postnatals du Développement et de la santé de l’Enfant), le poids du bébé est avant tout lié à l’Indice de Masse Corporelle (IMC) de la mère avant la conception. D’autre part, pendant la grossesse, la croissance du fœtus est conditionnée par l’environnement nutritionnel utérin. Il existe une relation entre le risque d’obésité à l’âge de 6 ans et la concentration d’insuline dans le liquide amniotique, et donc de l’alimentation de la mère. « Un suivi du poids, un dépistage précoce du diabète pendant la grossesse doivent être systématisés afin de permettre une prise en charge précoce », souligne le docteur Jean-Michel Borys, co-directeur du programme EPODE. La consommation d’aliments riches en fer, en vitamine D et en omega 3 est encouragée. Selon l’étude EDEN, l’allaitement maternel, pourtant sujet à de nombreux débats, diminuerait d’obésité et de diabète chez l’enfant.
Par ailleurs, le tabagisme maternel serait à l’origine d’un petit poids à la naissance et exposerait à un risque accru d’obésité ultérieure.
L’obésité est une maladie inégalitaire. Les femmes aux niveaux socio-économiques les plus faibles ont le moins bon suivi de leur grossesse et donc augmentent les risques d’obésité de leurs enfants. Pourtant, la grossesse est un moment privilégié pendant lequel devraient être abordées une information et formation ciblée d’accompagnement, avant, pendant et après la grossesse.
Aussi l’Epode souhaite impliquer de nouveaux acteurs comme les gynécologues, les sages femmes ou encore les maternités pour « adopter une approche la plus précoce possible de la prévention de l’obésité ».