Comment détecter la dyslexie (lecture), la dyspraxie (mouvements coordonnés) ou la dyscalculie (calcul) avant que ces troubles ne débouchent sur des difficultés scolaires chez les jeunes enfants ? L'association « MOD 4,5,6 » a peut-être trouvé la solution.
En effet, une expérimentation réalisée en 2009, en Ile-de-France et en Rhône-Alpes et auprès d’enfants de 4 à 6 ans, a permis à des experts dans différents domaines de mettre en place une méthode de consultation et une batterie de tests permettant de déceler ces problèmes d’apprentissage. A cet effet, une « mallette » à l'usage des médecins a d’ailleurs été élaborée.
Et pour cause, sur les 420 consultations menées selon cette procédure chez 30 généralistes et autant de pédiatres, « une sur deux a permis de dépister une ou plusieurs anomalies, en particulier des problèmes de vue (21%), d'audition (10%) et de langage oral (8%) », a indiqué le Dr Jean-Paul Blanc de l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa). Et d’ajouter : « 96% des médecins ont jugé cette consultation faisable et intéressante tandis que 80% des médecins et 96% des familles se sont déclarés satisfaits ».
Néanmoins, la durée de cette consultation de près d’une heure en moyenne (contre une vingtaine de minutes traditionnellement chez un généraliste) complique son intégration dans la pratique. En outre, pour le Dr. Blanc, la perspective de sa généralisation pose deux autres problèmes : la formation des médecins et la mise en place d'une rémunération adaptée. Généralistes et pédiatres libéraux évoquent un forfait de 140 ou 150 euros.
En France, on estime que 4 à 10% des enfants d'intelligence normale présentent des troubles des apprentissages.
Crédit photo : Creatas
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