Xanax, Lexomil, Temesta, Seresta, Stilnox, Imovane, Myolastan… Chaque année, un Français sur cinq consomme au moins l’un de ces médicaments de la classe des benzodiazépines ou apparentés, généralement prescrit dans les cas d’anxiété et/ou d’insomnie. Résultat, avec 134 millions de boîtes consommées en 2010, la France se place au deuxième rang des pays européens consommateurs d’anxiolytiques (après le Portugal) et d’hypnotiques (après la Suède). Par ailleurs, selon l’état des lieux de la consommation des benzodiazépines en France publié hier par l’Afssaps, 60 % des consommateurs de ces tranquillisants seraient des femmes.
Pourtant, si l’on en croit le rapport de l’Agence du médicament, la consommation de benzodiazépine diminuerait régulièrement de 1,8 % par an depuis 2002, tandis que celle des benzodiazépines hypnotiques (somnifères) resterait stable. « La diminution apparente vient surtout d’une baisse des associations de benzodiazépines pour un même patient, nuance le professeur Bernard Bégaud, directeur de l'unité Inserm de pharmaco-épidémiologie à l'université de Bordeaux. Globalement, le nombre d’utilisateurs n’a pas diminué. Nous restons les plus gros consommateurs de psychotropes en Europe. »
Aussi, pour inverser la tendance, l’Afssaps envisage d’instaurer de nouvelles mesures visant à encadrer davantage les conditions de prescription de ces médicaments ou encore de réduire la taille des boîtes de médicaments, réduisant ainsi le risque d’abus. En effet, ces molécules sont détournées et utilisées de manière abusive par les toxicomanes.
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