Sylvie Tenenbaum est psychothérapeute depuis près de 30 ans. Elle est aussi l’auteure de 15 ouvrages de psychologie, dont « Cherche désespérément l'homme de ma vie », « Journal d’une psychothérapeute » et « Vaincre la dépendance affective ».
Sylvie Tenenbaum : On connaît tous des femmes qui en sont atteintes. Elles sont belles, intelligentes, ont une vie sociale et professionnelle riche, s’occupent beaucoup de leur corps, elles sont très entourées et ont plein d’amants. C’est une vie qu’on leur envie et pourtant elles passent à côté de leur vie affective sans s’en rendre compte. Elles ne paraissent pas toujours sympathiques car elles mettent de la distance avec les hommes (qu’elles méprisent) mais aussi avec les femmes qu’elles considèrent comme des rivales. Ces « Clochette » ont besoin d’être adulées, mises sur un piédestal. Les Clochette sont habitées par une immense colère. Elles sont très égocentriques, d’ailleurs elles sont rarement mères car elles ne savent pas ce que c’est d’aimer. Elles vérifient juste que les autres les aiment.
S.T. : Je l’observe depuis plusieurs années. Il y a une telle constance de tous les symptômes que cela forme un tableau clinique donc un syndrome. De plus en plus de femmes sont atteintes du syndrome de la Fée Clochette car cela va dans le sens de notre société : on est dans le paraître et on oublie l’être. De plus en plus de femmes se retrouvent « workaholic » et se fuient dans l’hyperactivité. Mais à un moment, elles commencent à ne plus très bien se sentir, car elles souffrent d’une dépression masquée.
S.T. : Les parents n’ont souvent pas écouté les envies et les besoins de la future Clochette. Cette dernière par exemple a ravalé sa colère devant sa mère qui l’a blessée ou surprotégée. Inconsciemment, elle se dit « un jour, je me vengerai ». Ou alors elle a vu son père humilier sa mère. Ce syndrome peut aussi être la conséquence d’un climat incestuel (des adultes qui ne se tiennent pas à leur place) voire d’un inceste acté. Cela dit, on peut avoir la même enfance qu’une Clochette et réagir différemment. Les Clochette réussissent car elles ont la rage de prouver qu’elles n’ont besoin de personne.
S.T. : Oui, grâce à une thérapie. Le plus difficile est de faire admettre à une Clochette qui elle est vraiment, car elle découvre combien elle a souffert. Une Clochette qui va mieux, c’est une Clochette qui veut vivre une vie affective normale.
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