« Catastrophique », « révisionniste », « archaïque » sont les termes utilisés pour qualifier la dernière position de la Haute Autorité de santé (HAS) vis-à-vis de l’autisme. Et pour cause, dans un rapport sur les recommandations de bonnes pratiques dans la prise en charge de ce trouble, dont la publication est prévue le 8 mars, les experts refusent le recours à la psychanalyse. Or, la discipline a toujours eu un rôle clé pour tenter de comprendre cette énigme humaine. « C’est comme si on adoptait collectivement un démarche autiste, estime l’un des responsables d’un centre de ressources sur l’autisme, cité par Libération. Comme si on décrétait la fin de l’inconscient. »
Autre point de friction entre l’autorité de santé et le milieu psy, l’interdiction du packing, pratique consistant à enrouler dans un drap humide un enfant, puis à accompagner, à plusieurs, son réchauffement. « Après avis juridique, la Haute Autorité de santé a souhaité affirmer son opposition formelle à l’utilisation de cette pratique », indique le document que Libération s’est procuré.
En effet, la HAS estime que « l’absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle.»
Une analyse qui, si elle provoque la colère et l’incompréhension d’une partie des professionnels de santé, est saluée par certaines associations de parents. Ces dernières suggèrent depuis plusieurs années de casser le lien entre l'autisme et la psychiatrie au profit d’approches éducatives et comportementales.
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