Une série de « propositions pour une nouvelle politique de lutte contre le tabac » a été remise jeudi par le député UMP Yves Bur au ministre de la Santé, Xavier Bertrand. Le parlementaire fixe dans son rapport l’objectif d’une division par deux du nombre de fumeurs d’ici 2025 (de 15% de fumeurs au lieu des 29% en 2010). Pour mener cette politique, le député recommande la mise en place d’une « structure interministérielle spécifique ». Quant aux mesures concrètes, elles ciblent tous les acteurs du marché du tabac. M. Bur propose d’instaurer une taxe sur le chiffre d’affaires des fabricants, étant donné que « l’industrie du tabac est la seule à ne pas payer pour les dégâts qu'elle génère ». En ce qui concerne les buralistes, il recommande de revoir leur statut, afin « de ne plus lier leur rémunération au volume de ventes de tabac ».
Du côté des consommateurs, le rapport privilégie le levier du prix, souvent invoqué par les associations de lutte contre le tabac, pour influencer la consommation à la baisse. Finies les petites augmentations symboliques, il faut « fixer des objectifs de hausses efficaces des prix », plaide le député. Il préconise, aussi, d'imposer aux fabricants un « paquet neutre standardisé » peu attractif pour le consommateur. Le député souhaite renforcer les contrôles pour une meilleure application des interdictions en vigueur, comme la vente de cigarettes aux mineurs. Il recommande de mobiliser et former des inspecteurs pour mener des opérations « testing » et des inspections régulières auprès des buralistes, tout en appliquant des sanctions dissuasives pouvant aller jusqu’à la révocation de licence. Il suggère un élargissement du champ d’interdiction de fumer à l'ensemble des lieux publics ouverts ou fermés « où les enfants peuvent se trouver, comme les jardins d'enfants, les plages, les véhicules ».
Pour aider les fumeurs à s'arrêter, le rapport recommande une prise en charge gratuite « pour les populations prioritaires et vulnérables » (femmes enceintes, bénéficiaires de la CMU) et « modulée » pour le reste de la population. D’après le rapport, le tabac entraîne la mort de 60.000 personnes par an en France, pour un coût social estimé à 47 milliards d'euros.
Élodie Vergelati
Avec AFP
Crédit photo : iStockphoto
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