Aujourd'hui, 287 000 femmes meurent chaque année dans le monde des suites de grossesses ou d’accouchements. Elles étaient 543 000 en 1990, soit 47% de plus. Une diminution de moitié de la mortalité, qui s’explique par l’amélioration de la prévention et des soins. Les progrès sont surtout notables dans les pays d’Asie du Sud-est, alors que huit d’entre eux comptabilisent 40% des décès liés à la maternité : la République démocratique du Congo (15 000), le Pakistan (12 000), le Soudan (10 000), l’Indonésie (9 600), l’Ethiopie (9 000), la Tanzanie (8 500), le Bangladesh (7 200) et l’Afghanistan (6 400).
Malgré les progrès soulignés, le rapport rappelle qu'une femme meurt toutes les deux minutes de complications liées à la grossesse : hémorragie, infections, hypertension ou avortement pratiqué dans de mauvaises conditions. « Nous savons exactement ce qu'il faut faire pour prévenir ces décès : améliorer l'accès au planning familial, investir dans la création de postes de soignants ayant un entraînement en obstétrique, et garantir l'accès aux soins obstétriques d'urgence quand des complications surviennent », souligne le docteur Babatunde Osotimehin, directeur exécutif du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). « On sait que ces interventions sauvent des vies ».
Les disparités régionales sont fortes : 99 % des décès ont lieu dans les pays en développement, en particulier en Afrique subsaharienne. L'Inde (20%) et le Nigeria (14%) comptent le tiers des décès, et 36 des 40 pays ayant le plus fort taux de mortalité liée à la maternité se trouvent en Afrique subsaharienne. Le taux moyen de mortalité liée à la grossesse est de 210 pour 100 000 naissances, mais monte à 500 pour 100 000 en Afrique subsaharienne. Dans cette région, une femme a un risque sur 39 de mourir pendant sa grossesse ou l'accouchement, alors qu’il est de 1 pour 290 en Asie du Sud-est et de 1 pour 3 800 dans les pays développés.
Marie Pâris
Avec AFP
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