Avec une boîte consommée par semaine et par personne, les Français se placent parmi les premiers consommateurs de médicaments en Europe, si l’on en croit les chiffres publiés en septembre 2011 par l’Agence française de sécurité sanitaire. Doliprane, Dafalgan, Efferalgan et autres substances médicamenteuses, en sirop, comprimés, poudre ou gélules, s’entassent ainsi dans les armoires à pharmacie et sur les étagères de la plupart des foyers du pays. Or si ces produits, à la fin d’un traitement, ne doivent pas être conservés en guise de réserve personnelle, ils ne peuvent pas non plus, à la différence des ordures ménagères, être mis à la poubelle.
Jetés sans précaution, les médicaments et leurs substances actives polluent l'eau et les sols. Il n’est d’ailleurs pas rare que des traces de ces substances soient retrouvées dans les stations d’épuration, dans les eaux souterraines ou de surface.
Et si jusqu’en 2007, les médicaments (non périmés) étaient récupérés à des fins humanitaires, c’est désormais l’écologie qui prime, depuis qu’un rapport de l’Inspection générale des Affaires sanitaires (Igas) a constaté des lacunes concernant les conditions de stockage et d’utilisation de ces produits, mais aussi des cas de détournement.
Pour être sûr que vos médicaments ne pollueront plus l’environnement, mieux vaut donc les rapporter à votre pharmacien. Bénévole jusqu’en 2007, cette récupération est aujourd’hui une obligation professionnelle. Ainsi, même si environ 6 % des pharmaciens s’y refusent toujours, ils sont en théorie contraints de récupérer, gratuitement, les boîtes de médicaments rapportées par les patients.
Tous les médicaments, soumis ou non à ordonnance, périmés ou non, peuvent être collectés ; qu’ils se présentent sous forme de comprimés, gélules, sirops, aérosols et même crèmes. Seule condition : ils doivent être rapportés dans leur emballage d’origine. En revanche, les compléments alimentaires ne peuvent être rapportés, de même que les cosmétiques ou les médicaments vétérinaires.
L’éco-organisme Cyclamed, approuvé par les pouvoirs publics, est chargé depuis 2007 de la revalorisation énergétique de tous les produits collectés. Ainsi, une fois les médicaments récoltés par le pharmacien, ces derniers sont récupérés par les grossistes répartiteurs avant d’être acheminés vers l’un des 45 incinérateurs conformes aux normes environnementales et partenaires de Cyclamed. Les médicaments y sont éliminés proprement, produisant de l’énergie qui permettra d’éclairer et de chauffer des logements.
En France, le recyclage des médicaments progresse doucement, mais sûrement. Pour preuve, de 11 990 tonnes en 2007, la collecte est passée à 14 565 tonnes en 2011.
Par ailleurs, selon une récente étude de l’institut LH2, 75 % des Français affirment rapporter leurs médicaments non utilisés en pharmacie et 66 % d'entre eux auraient « toujours » ce réflexe. Leur objectif : la protection de l'environnement (91%) et la sécurité domestique (85%).
Crédit photo : iStockphoto
Lancement d'un plan national pour limiter les traces de médicaments dans l'eau
Une campagne contre la surconsommation de médicaments – Vidéo
Benzodiazépines : les Français abusent des tranquillisants et somnifères
Médicaments : si on les remplaçait par du sport et un régime ?