C’est une enquête commandée par la Fédération hospitalière de France, et dévoilée par le journal Le Figaro, qui l’affirme. En France, de l’aveu des médecins, seuls 72 % des actes médicaux seraient « pleinement justifiés ». En cause, si l’on en croit les 803 praticiens interrogés par l’institut de sondage TNS, la pression des patients (85 %) et la peur des poursuites (58 %). Plus d’un tiers (39 %) des médecins sondés évoquent par ailleurs un problème de formation de leurs confrères, et 27 % l’absence de contrôle pratiques.
À l’origine de ce sondage, la FHF qui, par la voix de son président, Frédéric Valletoux, affirme fonder sa crédibilité sur le fait d’avoir « toujours regardé en face certains sujets, même tabous », et qui espère que ces résultats lui permettront de mieux lutter contre le gaspillage d’argent public dans le milieu médical. Si l’on en croit Le Figaro, elle se félicite d’ores et déjà d’avoir réussi à réduire l'écart de taux de césariennes entre public et privé et d'une région à l'autre, ou encore d'avoir diminué de 9% le nombre de radios du crâne après avoir rappelé dans la presse qu'elles étaient inutiles en cas de traumatisme simple. « Nous n'avons pas une approche mercantile », insiste, quant à lui, le délégué général de la fédération, Gérard Vincent.
Déjà, en 2010, à la suite d'un long travail, la FHF avait mis en évidence la masse d'actes médicaux plus ou moins contestables effectués chaque année (analyses biologiques, radiographies, césariennes « de confort », dépistages du cancer de la prostate à un âge avancé, etc.). Dans la foulée, elle avait évoqué des solutions possibles telles que des campagnes de communication grand public sur le modèle « Les antibiotiques, c’est pas automatique » ou encore des référentiels opposables consistant à faire publier par des autorités scientifiques la liste des examens nécessaires dans tel ou tel cas. La Fédération hospitalière de France avait par ailleurs affirmé qu'une lutte active contre les dépenses de santé inutiles pourrait permettre « une baisse des dépenses de santé d'au moins 10 % ». Un taux suffisant pour ramener les comptes de l’Assurance maladie à l’équilibre.
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