Ce n’est un secret pour personne, la privation de sommeil a des effets immédiats sur l’organisme. Selon une étude publiée le 1er juillet dernier dans la revue américaine Sleep, une nuit blanche aurait d’ailleurs le même effet sur le système immunitaire que le stress physique. Ainsi, non content de favoriser la fatigue, bien-sûr, et l’anxiété, le manque de sommeil perturberait l’activité des granulocytes, acteurs clés de l’immunité.
Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe du docteur Katrin Ackermann (de l'Eramus MC University Medical Center Rotterdam aux Pays-Bas), s’est concentrée sur les conséquences d’une seule nuit blanche. L’étude a porté sur quinze hommes âgés de 25 ans en moyenne, et en bonne santé. Pendant une semaine, ils ont vécu au rythme de 8 heures de sommeil par nuit, avec au moins 15 minutes d’exposition à la lumière du jour dans les 90 minutes suivant leur réveil. L’alcool, le café et les médicaments leur étaient par ailleurs interdits. Leur sang a ensuite été prélevé afin de mesurer le nombre de globules blancs, ces cellules essentielles du système immunitaire. Dans la seconde phase de l’expérience, les participants ont été privés de sommeil pendant 29 heures, à l'issue desquelles leur sang a été à nouveau prélevé pour être comparé aux précédents prélèvements.
Résultat : L’ensemble des participants présentaient un taux de globules blancs, les granulocytes, très important ; leur quantité ayant augmenté en raison de la privation de sommeil. Or, l'élévation du taux de globules blancs est un signe majeur de l'activation du système immunitaire généralement observée lors d'un stress physique intense.
Cette étude fait écho à de précédentes recherches ayant fait le lien entre la restriction de sommeil et le développement de maladies comme l'obésité, le diabète ou encore l'hypertension. D'autres recherches avaient en outre déjà montré que le sommeil aidait à soutenir le fonctionnement du système immunitaire et que la perte de sommeil chronique était un facteur de risque de déficience du système immunitaire. Toutefois, dans la foulée de sa découverte, l’équipe du docteur Ackermann doit désormais expliquer comment la privation de sommeil peut-elle parvenir à stimuler directement l’immunité.
Crédit photo : Digital Vision
Sommeil : toutes les astuces pour bien dormir
Bien dormir : Le sommeil est dans votre assiette
Double journée, mais une seule nuit de sommeil !
Troubles du sommeil et de la concentration : la faute aux antennes relais ?