On connaît le baby blues, beaucoup moins la dépression post-partum. Décrit dès 1960, ce trouble difficilement détectable apparaît souvent juste après la naissance de l’enfant mais peut aussi se manifester bien plus tard, jusque dans les 12 mois qui suivent cet événement à priori heureux. On estime ainsi qu’une femme sur 10 serait concernée par ce sentiment de mal-être et cette absence de bonheur après la naissance de leur enfant.
C’est la raison pour laquelle, en 2005, le Plan « Périnatalité », avait instauré un entretien non médical au cours du 4e mois de grossesse, afin de détecter un début de dépression ou de blues chez les futures mères. D’une durée de 45 minutes, ce rendez-vous encadré par du personnel spécialement formé, est l'occasion d'évoquer les questions peu abordées avec la future mère lors des examens médicaux prénataux : questions sur elle-même, sur les modifications de son corps, sur son environnement affectif, sur sa vie professionnelle ou encore sur la présence ou non de supports familiaux après la naissance.
Pourtant, aujourd’hui, seules 30 % des femmes enceintes bénéficient de cet entretien. En cause : le manque de personnel médical dédié à l’organisation de ces rencontres, mais aussi le fait que ces dernières soient non-obligatoires et basées sur le volontariat. Ainsi, beaucoup de futures mères qui en auraient pourtant le plus besoin ne se manifestent pas. Par ailleurs, le raccourcissement du séjour à la maternité ne favorise pas non plus une détection précoce de cette dépression, qui touche des femmes de toutes catégories sociales.
Pour briser un peu plus le tabou de cette détresse psychologique encore trop souvent négligée, les observateurs militent donc pour la généralisation de l’entretien du 4e mois dans le plan périnatalité. « Il faudrait aussi éditer une plaquette à destination des futures mamans non pas pour être alarmistes mais pour qu'elles sachent que cela peut être difficile », propose pour sa part Élise Marcenda, membre du bureau de l'association Maman Blues, dans les colonnes du Figaro.
Source : Le Figaro.fr
Crédit photo : Creatas
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