De 2008 à 2010, 5000 couples hétérosexuels sérodifférents du Kenya et d’Ouganda ont ingéré des antirétroviraux à diverses doses. Le résultat est probant avec 75% de réduction des risques d’infection grâce à une combinaison de Ténofovir et d’Emtricitabine (contenu dans le Truvada) par rapport au groupe ayant reçu un placebo. Au Botswana, entre 2007 et 2010, le groupe dont le partenaire séronégatif prenait du Truvada a réduit le risque de contamination de 62,2% par rapport à celui absorbant un placebo.
Ces deux études publiées dans le New England Journal of Medicine ne sont pour autant pas totalement concluantes puisque la même revue précise également que l’étude menée au Kenya, en Afrique du Sud et en Tanzanie auprès de 2120 femmes séronégatives, et avortée en avril 2011, n’avait pas été probante. Mais les professionnels craignent que ce résultat soit dû à un manque d’assiduité dans la prise des antirétroviraux.
La revue médicale reste donc prudente. D’ailleurs, un éditorial paru dans ses colonnes et signé par deux médecins américains met en garde contre la publication de ces résultats encourageants alors que le Truvada pourrait être autorisé en vente libre aux États-Unis et rapporter beaucoup d’argent, une boîte de 30 comprimés se vendant aux alentours de 500 euros. La question est actuellement examinée par l’agence américaine des médicaments (FDA).
L’utilisation des antirétroviraux comme médicament préventif ravive les débats autour de la protection : les médecins rappellent que seul le préservatif est totalement efficace pour contrer le VIH, mais également pour éviter toutes les maladies sexuellement transmissibles (MST), qui affaiblissent le système immunitaire et augmentent les risques de contamination.
Laure Gamaury
(Source : liberation.fr)
Crédit photo : Ingram Publishing
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