Se faire vacciner contre le papillomavirus humain, ou le cancer du col de l'utérus, protégerait aussi les autres. C’est ce que montre une étude publiée dans la revue Pediatrics, en observant la fréquence de l’infection dans deux groupes considérés à risque. L'équipe du docteur Jessica Kahn, de l'hôpital pour enfants de Cincinnati, a ainsi observé en 2006 et 2007 un groupe composé de 368 jeunes femmes non vaccinées, âgées de 13 à 26 ans, qui avaient déjà une activité sexuelle et avaient connu en moyenne au moins 5 partenaires, puis, en 2009 et 2010, 409 adolescentes présentant les mêmes caractéristiques, mais dont plus de la moitié avaient reçu au moins une dose de vaccin.
Résultat : si le taux d’infection a diminué de 69 % chez les jeunes filles vaccinées, il a aussi baissé de 49 % chez celles qui n'avaient reçu aucune injection de vaccin. Pour le professeur Beytout, professeur d'infectiologie et de vaccinologie au CHU de Clermont-Ferrand, bien que susceptibles de montrer que « le vaccin contre le HPV est peut-être encore plus performant que ce que l'on imaginait jusqu'à présent », les travaux menés par le docteur Kahn devront encore être approfondis. Il faudra notamment vérifier si cette protection collective s'observe à grande échelle. Malgré tout, ces travaux plaident selon le Pr Beytout pour « une vaccination encore plus précoce et plus systématique des jeunes filles, voire pour un vaccin proposé également aux hommes » comme l'avait recommandé un comité d'experts américains il y a quelques mois.
En France, les vaccins Gardasil et Cervarix sont proposés aux jeunes filles de 14 ans, puis entre 15 et 23 ans dans l'année suivant le premier rapport sexuel. Mais la première mesure de prévention reste le dépistage systématique des lésions pré-cancéreuses par le frottis cervico-utérin.
(Source : lefigaro.fr)
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