Les médecins installés depuis longtemps et qui effectuent un nombre de consultations et de visites supérieur à la moyenne seraient les plus gros prescripteurs d’antibiotiques, selon une étude publiée dans la revue Pratiques et organisation des soins. À l’inverse, les plus jeunes, recevant plus d'enfants, de malades en affection de longue durée (ALD), de bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) et ayant moins de patients, en prescriraient moins. Et pourtant, on retrouve plus de commandes de tests de diagnostic rapide de l'angine chez les médecins plus âgés, alors que ces examens ont pour objectif de diminuer le nombre de prescriptions antibiotiques.
Bien que les auteurs reconnaissent qu’il est impossible dans cette étude d’évaluer la pertinence des prescriptions, n’ayant pas connaissance des pathologies liées, ils estiment que les plus jeunes médecins « paraissent prescrire de façon plus adaptée ». Ils rappellent qu’ils ont aussi une « formation initiale plus récente et peut-être une sensibilisation plus importante aux plans gouvernementaux et aux campagnes de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés ». Selon les auteurs, les plus jeunes, ayant moins de patients, prendraient plus de temps pour poser le diagnostic, « mais surtout pour fournir davantage d'explications aux patients, pour mieux les sensibiliser sur le mésusage des antibiotiques » avant de conclure que « l'ancienneté du médecin est un des facteurs qui interfèrent dans les habitudes de prescription, tant d'un point de vue quantitatif que qualitatif ».
Pour les auteurs, enfin, les résultats de cette étude pourraient permettre à l’assurance maladie « de déterminer des stratégies d'action personnalisées ».
Source : lepoint.fr
Crédit photo : Creatas
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