Entre 500 et 2000 personnes sont mortes en 30 ans pour avoir pris du Mediator, l’un des produits phares des laboratoires Servier, prescrit comme coupe-faim jusqu’à son interdiction en novembre 2009. Le procès pénal s’était ouvert le 14 mai dernier mais les avocats de l’accusé avaient alors déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) arguant qu’ils ne pouvaient défendre un dossier à Nanterre et à Paris, pour les mêmes accusations.
L’avocat d’une centaine de parties civiles, Me Charles Joseph-Oudin s’est dit soulagé : « Dans ce scandale de santé publique, tout est réuni pour qu’un procès puisse enfin avoir lieu ». La ministre de la Santé, Marisol Touraine suit elle aussi l’affaire de près : elle « suivra avec attention les différentes procédures engagées, et espère qu’elles aboutiront à une issue rapide et équitable, notamment une indemnisation juste pour les victimes du Mediator ». Elle rappelle également que 7000 dossiers de demande d’indemnisation ont été déposés et sont en cours de traitement par l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales (Oniam).
Le rejet de cette QPC par la Cour de cassation devrait permettre au procès pénal de reprendre. De nouvelles dates seront fixées le 14 décembre par le tribunal correctionnel de Nanterre lors d’une audience de procédure. Pour l’instant, la défense n’a fait aucune déclaration.
Laure Gamaury
Source : liberation.fr
Crédit photo : AFP
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