Si la pilule reste le moyen de contraception le plus répandu parmi les Françaises, elle perd du terrain, au profit certes d’autres méthodes de contraception hormonale, mais pas que. En effet d’après une étude menée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’Institut national d’études démographiques (Ined), l’utilisation de la pilule chez les femmes françaises a reculé de 4,6%, tandis que l’utilisation des nouvelles méthodes hormonales a progressé de 4%. Ainsi 2,6% des femmes ont adopté l’implant vaginal, 1% l’anneau vaginal, et 0,4% misent sur le patch contraceptif. Quant au stérilet, il reste l’apanage des femmes de plus de 40 ans, 33% des 40-44 ans et 37% des 45-49 ans le choisissent, mais son utilisation reste stable chez les plus jeunes (autour de 20% pour les 30-34 ans et 8% chez les 25-29 ans).
Les 20-24 ans réfractaires ?
L’enquête baptisée Fecond a photographié les méthodes contraceptives de 5 275 Françaises âgées de 15 à 49 ans. Au-delà de la diversification des méthodes contraceptives, elle pointe du doigt certains faits peut-être inquiétants chez les plus jeunes femmes. En effet ce sont les femmes âgées de 20 à 24 ans qui semblent le plus renoncer à prendre la pilule, -10,4% par rapport à 2000, sans pour autant se reporter sur une autre contraception hormonale. Elles sont tout de même une majorité à consommer leur plaquette chaque mois (63,5%), plus d’une sur dix (11,7%) redouble même de précaution en utilisant un préservatif en plus de la pilule. En revanche près de 11% d’entre elles se contentent du préservatif.
Faut-il voir dans cette diminution de femmes sous pilule un signe d’une désaffection pour le médicament ou pour la forme qu’il prend ? Les femmes commencent-elles à se méfier des traitements hormonaux et de leur mauvaise presse, ou cherchent-elles simplement une contraception plus adaptée à leur mode de vie et moins contraignante ? La réponse se trouve peut-être du côté des 15-17 ans : 44,7% des adolescentes optent pour le préservatif, sans doute parce qu’elles mettent du temps à se décider à consulter un gynécologue, mais peut-être aussi une façon de se libérer et de partager la responsabilité de la contraception avec les garçons.
Source : Ined, Population et sociétés, numéro 492
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