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Faut-il rembourser les médecines alternatives ?
Publié le 5 octobre 2012 à 10:56
Par Marine Deffrennes
Un rapport du Centre d'analyse stratégique (CAS) propose d'intégrer les médecines douces comme l'hypnose ou l'homéopathie dans le dispositif qui encadre la médecine traditionnelle et par conséquent, dans la liste des soins remboursés.
Faut-il rembourser les médecines alternatives ? Faut-il rembourser les médecines alternatives ?© Goodshoot
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L’idée va faire sauter au plafond plus d’un expert du budget de la Sécu. Et pourtant. Un rapport du Centre d’analyse stratégique (CAS) recommande d’encadrer davantage les pratiques thérapeutiques dites « non-conventionnelles » comme l’homéopathie, l’ostéopathie, la médecine chinoise ou encore l’hypnose, voire de les intégrer aux dispositifs de médecine conventionnelle, et donc à terme, les faire rembourser par l'Assurance maladie.

Un quart des européens adeptes de médecine douce

Ce rapport pointe l’engouement des usagers des systèmes de santé des pays développés pour les médecines douces, « pourtant peu reconnues par la science ou la communauté ». Pour preuve : le recours aux médecins non conventionnels ne cesse de croître, en témoigne les ventes de plantes médicinales qui augmentent de 5 à 18% par an depuis dix ans, et de produits homéopathiques (+20% entre 2003 et 2007). Au total, 25% des habitants de l’UE se tournent vers ces pratiques chaque année. Chez les personnes atteintes de cancer, ce taux atteint 80%.

La médecine chinoise à l’hôpital

En effet, depuis quelques années, on voit apparaître des approches médicales beaucoup plus ouvertes sur ces médecines alternatives. Depuis 2011 l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris accueille un centre de médecine chinoise. « Les frontières entre soins conventionnels et non conventionnels sont floues : certains soins dits non conventionnels comme l’homéopathie en France sont dispensés par des professionnels de santé reconnus et remboursés », souligne le rapport.

D’un autre côté, certains praticiens s’inquiètent des dérives que peuvent entraîner ces traitements parallèles, souvent cachés aux équipes soignantes par les patients, et préconisés par des thérapeutes n’ayant parfois suivi aucune formation médicale agréée par l’État. Par exemple, les chiropracteurs et ostéopathes ne sont obligés de suivre ni formation universitaire en médecine ni formation paramédicale. Les écoles françaises d’ostéopathie disposent d’un agrément mais ses conditions d’obtention sont jugées insuffisantes selon un rapport de l’IGAS de mai 2012.

La prévention en ligne de mire

Ainsi le CAS préconise-t-il de créer un label de thérapeute qui serait obtenu après un examen clinique et juridique. Par conséquent, les 67% de médecins généralistes français à mode d’exercice particulier (pratiquant une médecine non conventionnelle en complément de leur activité traditionnelle) verraient leur pluri-compétence mise en valeur et labellisée. Cette première étape de reconnaissance des médecines alternatives permettrait d’imaginer des approches de soin plus variées, comme l’expérimentent déjà nombre de services en hôpital. Qi gong, massages thérapeutiques ou séances d’acupuncture devraient donc être plus que jamais étudiés selon le CAS et, si leur efficacité était prouvée, intégrer la liste des soins remboursés.

Dans la mesure où « ces médecines pourraient être utiles dans le champ de la prévention, des maladies chroniques et de la douleur, voire en cas d’échec de la médecine conventionnelle, ces thérapies pourraient aussi contribuer à une baisse de la consommation médicamenteuse et à une approche plus globale de la santé et du parcours de vie », pas sûr que la Sécu soit perdante.

Lire le rapport du CAS

Crédit photo : Goodshoot

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