Le vieil adage « Je suis de mauvaise humeur à cause des hormones : je vais avoir mes règles » serait caduque selon une équipe de chercheurs canadiens de l’Université de Toronto. Souvent décriée, cette période de post-ovulation ou phase lutéale chez la femme, c’est-à-dire deux ou trois jours avant le déclenchement des règles, est souvent associée à des changements d’humeur. Or Gillian Einstein, professeur de psychologie à l’Université de Toronto, et son équipe affirment dans la revue médicale Gender Medicine que le taux d’hormones en période prémenstruelle ne peut « jouer un rôle déterminant dans l’humeur quotidienne ».
Pour parvenir à ces résultats, ces chercheurs canadiens ont d’abord constaté que de nombreuses études existaient sur le sujet mais que les méthodes et les critères pris en compte étaient si variés qu’ils ne permettaient pas d’en constituer une analyse fiable. Ils ont donc mis en place leur propre étude en mesurant le taux d’hormones dans les urines de quatorze femmes, âgées de 18 à 40 ans. Ces femmes ont également transmis via smartphone leur humeur quotidienne qu’elle soit positive ou négative, durant un cycle menstruel et demi.
Au final, les chercheurs ont conclu que seuls de très rares cas d’humeur prémenstruelle pouvaient s’expliquer par le taux d’hormones : « Notre découverte majeure est que, à quelques exceptions près, aucun niveau d’hormones ni aucune phase de cycle menstruel ne peuvent jouer un rôle déterminant dans les humeurs quotidiennes de ce groupe de femmes. Et même, le stress et la santé physique seraient les facteurs les plus importants dans les conclusions statistiques du changement d’humeur ». Ils ont ajouté que leurs résultats valident d’autres études où le taux d’œstrogène et de progestérone n’entre pas en compte dans le changement d’humeur prémenstruel.
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