Peu d’annonce sur le sujet mais Marisol Touraine en est sûre : permettre aux malades d’acheter leurs médicaments en ligne doit permettre de « consolider la lutte contre les médicaments falsifiés ». « Cette modalité de dispensation de médicaments est réservée aux pharmaciens ayant obtenu une licence pour créer une officine de pharmacie physique. Elle relève de l’entière responsabilité du pharmacien, est limitée aux seuls médicaments en libre accès et est soumise aux règles de déontologie applicables à l’officine », précise l’ordonnance présentée mercredi 19 décembre en Conseil des ministres.
Pour l’Ordre des pharmaciens, la progression n’est pas flagrante. Ils évoquent « une décision brutale » qui comporterait plus de risques que de progrès : falsification, confidentialité bafouée, non respect de la stricte législation, la présidente de l’Ordre est inquiète. Cette ordonnance pourrait même aller à l’encontre des campagnes actuelles qui dénoncent la surmédication et les coûts toujours plus importants pour la Sécurité sociale.
Avec l’explosion des médicaments dangereux et illicites proposés sur Internet et bloqués aux frontières de l’Union européenne (25% de la totalité des contrefaçons coincées), la ministre de la Santé ne pouvait rester inactive. D’autant plus que la législation française n’était pas vraiment claire sur le sujet.
Si seulement 17% des Français se déclarent prêts à acheter des médicaments en ligne selon le sondage Ifop réalisé en septembre 2012, Philippe Lailler, pharmacien à Caen, qui s’est lancé sur la Toile depuis la mi-novembre affirme sur le site de la santé du Nouvel Obs que cette législation est une progression dans la lutte contre les fraudes médicamenteuses. S’il espère à terme engager un pharmacien pour la gestion du site, il avoue que ses clients en ligne ne font que l’appoint sur la boutique en ligne et continuent à se déplacer pour les demandes importantes.
Crédit photo : Abaca
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